Au moins 18 personnes ont été tuées et 51 blessées, tandis qu'une centaine d'autres étaient toujours prises au piège sous les décombres d'une usine de sacs plastiques qui s'est effondrée mardi près de Lahore, dans l'est du Pakistan.

«Les secours ont retiré les cadavres de 18 personnes et ont retrouvé plus de 70 survivants. 51 d'entre eux étaient blessés et ont été hospitalisés», a indiqué le responsable des services administratifs de la ville, Mohammad Usman.

«Les opérations de secours sont toujours en cours», a-t-il ajouté.

La catastrophe s'est produite dans une usine de fabrication de sacs de polyéthylène haute de trois étages, dans la zone industrielle de Sundar, à environ 45 km du centre de Lahore.

Elle intervient quelques jours après un puissant séisme, qui a fait près de 390 morts au Pakistan et en Afghanistan et endommagé des milliers de bâtiments.

Plusieurs ouvriers de l'usine ont assuré à des chaînes de télévision que des fissures étaient apparues dans l'usine lors du tremblement de terre, et que le propriétaire avait malgré tout poursuivi les travaux pour la construction d'un quatrième étage.

«On a dit au propriétaire de construire des piliers supplémentaires avant de commencer à construire le quatrième étage, mais il n'a rien écouté», a déploré un ouvrier au micro de la chaîne Geo TV.

Le ministre responsable de la province du Pendjab, Shahbaz Sharif, qui s'est rendu sur les lieux, a indiqué à la presse que le gouvernement enquêterait sur ces accusations d'ouvriers ayant dû retourner travailler dans des locaux endommagés.

Il a souligné que le gouvernement avait ordonné que les bâtiments soient inspectés dans la foulée du tremblement de terre.

«Incidents récurrents»

Des grues, un bulldozer et d'autres engins de chantier étaient utilisés mardi soir pour tenter de dégager les décombres et faire sortir les personnes coincées, ont indiqué les services de secours.

Mais les progrès étaient lents, car l'usine est située au bout d'une ruelle étroite, et les pelleteuses peinent à atteindre le site, a indiqué à la presse Zaeem Qadri, porte-parole de la province du Pendjab dont Lahore est le chef-lieu.

Il a ajouté que tous les hôpitaux de la région avaient été placés en état d'alerte.

L'armée a annoncé qu'elle déployait des équipes spécialisées dans les recherches et des ingénieurs.

Nombre de bâtiments sont mal entretenus ou construits sans aucun respect des normes au Pakistan, entraînant des incidents récurrents.

L'an dernier, une mosquée s'était effondrée dans la même ville, tuant 24 personnes. Et plus de 200 personnes avaient été tuées par différents effondrements de bâtiments dans la foulée de pluies torrentielles et d'inondations en 2014.

Le 11 septembre 2012, 255 ouvriers avaient péri dans l'incendie de leur usine textile dans la ville portuaire de Karachi, un des pires accidents industriels de l'histoire du Pakistan.

La justice pakistanaise avait rendu un rapport d'enquête accablant, pointant du doigt le manque de sorties de secours, la tentative des propriétaires de l'usine «de mettre le plus de machines dans le moins d'espace possible», et l'inconséquence des inspecteurs du gouvernement, qui ont passé outre ces lacunes flagrantes.

Les propriétaires de l'usine ont été accusés de meurtres, mais le procès n'a toujours pas débuté.

D'autres catastrophes industrielles dans la région, notamment l'effondrement du complexe textile de Rana Plaza en 2013, au Bangladesh, ont attiré l'attention sur les conditions de sécurité précaires dans lesquelles travaillent nombre d'ouvriers.

Plus de 1100 ouvriers cousant des vêtements dans des conditions misérables pour des marques occidentales avaient été tués dans l'effondrement du Rana Plaza, un bâtiment industriel de neuf étages.