La Corée du Nord a annoncé hier qu'elle ferait un troisième test nucléaire. C'est une riposte au durcissement des sanctions décidées par le Conseil de sécurité de l'ONU, mercredi, à la suite du lancement d'un satellite par l'État ermite en décembre. Le point sur ce nouveau coup d'éclat du régime de Kim Jong-un.

Sanctions

Les nouvelles sanctions portent à 17 le nombre d'organismes nord-coréens interdits de transactions - 6 de plus qu'auparavant. Le nombre de Nord-Coréens à qui il est interdit de sortir de leur pays passe de cinq à neuf. La liste des biens et technologies interdits d'exportation vers la Corée du Nord a aussi été étendue: au lieu d'être énumérés, il s'agira dorénavant de tout ce qui pourrait être utilisé de manière militaire, une définition qui donnera plus de flexibilité aux pays qui surveillent les navires et avions à destination de la Corée du Nord. Pyongyang a décrié cette «hostilité de plus en plus grande des États-Unis» et a promis de répliquer avec une «contre-mesure physique» visant à «améliorer ses capacités de défense nucléaire qualitativement et quantitativement», une expression qui selon les analystes sud-coréens signifie qu'un troisième test nucléaire, que l'on supputait l'été dernier, est en préparation.

Uranium

Ce troisième test pourrait impliquer de l'uranium enrichi, plus pratique que le plutonium des deux premiers tests, selon le Bulletin des physiciens atomiques. Pyongyang a probablement entre quatre et huit bombes, mais ne peut en produire davantage parce que le réacteur servant à fabriquer le plutonium a été fermé dans le cadre des négociations avec les États-Unis.

PHOTO AFP/KCNA

Le leader nord-coréen Kim Jong-un.

Miniaturisation

Ce test pourrait également permettre de mettre au point une bombe miniature pouvant être transportée par un missile à longue portée. Le lancement de satellite de décembre était le premier que la Corée du Nord réussissait. Mais le programme spatial du pays est généralement considéré comme une manière de mettre au point des missiles balistiques, parce qu'il a peu d'impact pratique à part celui de la propagande.

Dénucléarisation

L'annonce du test nucléaire survient au lendemain d'un appel, par le futur président chinois Xi Jinping, à une «zone dénucléarisée en Asie du Nord-Est». Cet appel est considéré par les analystes comme un écart important de la ligne diplomatique chinoise, très indulgente envers la Corée du Nord. La Chine a d'ailleurs donné son accord aux nouvelles sanctions du Conseil de sécurité.

PHOTO d'archives AFP/KCNA

Un test de missile nord-coréen effectué en décembre 2012.