La police pakistanaise a arrêté samedi près de Lahore, au centre du pays, plusieurs personnes qui ont attaqué une école chrétienne et tenté de s'en prendre à une église, à l'issue d'une manifestation de protestation contre une profanation présumée du Coran.

Quelque 500 manifestants s'étaient réunis dans une banlieue du district de Gujranwala près de Lahore, principale ville de la province du Pendjab, après que deux pages brûlées du Coran eurent été découvertes dans un cimetière chrétien, a indiqué la police.

Les religieux musulmans ont fait porter à la communauté chrétienne la responsabilité de cet incident et appelé au cours de leurs prêches samedi dans les mosquées à protester contre ce qu'ils ont qualifié de blasphème.

Au cours de l'après-midi, plus de 500 manifestants munis de pierres se sont dirigés vers une église et tenté de l'attaquer après avoir causé des dégâts dans une école chrétienne dirigée par des missionnaires, selon la police.

«Ils sont entrés dans l'école et ont cassé le mobilier. Ils ont tenté de marcher vers une église mais nous les avons dispersés», a déclaré à l'AFP au téléphone un responsable de la police du district de Gujranwala.

«Nous avons arrêté plusieurs personnes, la situation est encore tendue», a-t-il dit.

Nadeem Anthony, un militant engagé dans l'action sociale, a déclaré à l'AFP, après s'être rendu dans le secteur, que «plusieurs familles chrétiennes» avaient quitté le quartier.

Le ministre pakistanais des Minorités religieuses Shahbaz Bhatti, un catholique qui militait pour la suppression de la peine de mort en cas de blasphème, avait été assassiné le 2 mars.

Le 4 janvier, le gouverneur du Pendjab Salman Taseer, qui avait lui aussi appelé à amender la loi prévoyant la peine de mort en cas de blasphème, avait été criblé de balles par un policier chargé de sa protection.

Tous deux avaient plaidé la clémence pour Asia Bibi, une chrétienne condamnée à mort pour avoir «insulté» le prophète Mahomet.