Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné lundi les tirs de missiles nord-coréens effectués samedi, estimant qu'ils violaient les résolutions des Nations unies.

L'ambassadeur de l'Ouganda Ruhakana Rugunda, qui préside le Conseil de sécurité ce mois-ci, a indiqué dans une déclaration orale que les membres du Conseil «condamnaient et exprimaient leur profonde préoccupation» après les tirs samedi de missiles nord-coréens.

Ces tirs «constituent une violation des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et posent une menace pour la sécurité régionale et internationale», selon cette déclaration.

Le Conseil s'était réuni dans l'après-midi de lundi pour des consultations à huis clos afin de définir une réponse à la nouvelle série de tirs de missiles nord-coréens, malgré l'alourdissement il y a moins d'un mois des sanctions onusiennes à l'encontre de Pyongyang.

Avant de participer à ces consultations entre les 15 membres du Conseil, les ambassadeurs à l'ONU de la France, de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis s'étaient réunis avec leur homologue japonais Yukio Takasu.

Le Conseil a été saisi par le Japon, sur les dents à chaque regain de tension avec Pyongyang en raison de sa proximité géographique et du passif entre les deux pays.

«Le tir (ce week-end) de sept missiles (par la Corée du Nord) constitue une violation claire des résolutions du Conseil de sécurité», avait dit auparavant l'ambassadeur à l'ONU de la Corée du Sud Park In-kook, dont le pays ne fait pas partie des membres du Conseil.

«Nous nous attendons à ce que le Conseil de sécurité adopte une réponse appropriée», avait-il ajouté, avant la déclaration du président du Conseil.

La Corée du Nord a tiré jeudi dernier quatre missiles dont la portée a été estimée à 120 kilomètres. Samedi, jour de la fête nationale américaine, elle a tiré sept autres missiles en mer du Japon d'une portée comprise entre 400 et 500 kilomètres, selon le ministère sud-coréen de la Défense.

Ces nouveaux tirs, immédiatement condamnés par la communauté internationale, ne constituent pas une surprise et avaient été anticipés par les services de renseignements américain ou sud-coréen.

Les tensions régionales sont particulièrement aiguës depuis que le régime nord-coréen a mené son deuxième essai nucléaire le 25 mai.

A la suite de cette essai, le Conseil avait adopté à l'unanimité une résolution qui prévoit un système renforcé d'inspection des cargaisons aériennes, maritimes et terrestres à destination ou en provenance de Corée du Nord, y compris en haute mer, et un élargissement de l'embargo sur les armes.

Ces nouveaux tirs de missiles interviennent alors que les Etats-Unis souhaitent une mise en application plus ferme des sanctions du Conseil de sécurité afin de mettre un terme aux activités nucléaires de la Corée du Nord.

Dimanche, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a souligné que ces essais constituaient des violations flagrantes de résolutions du Conseil de sécurité.

Ces activités «ne contribuent absolument pas» à la reprise des négociations multilatérales (Corée du Nord, Corée du Sud, Chine, Japon, Russie, Etats-Unis) sur le démantèlement de l'arsenal nucléaire nord-coréen, a-t-il dit.

Le vice-président américain Joseph Biden a estimé pour sa part dimanche sur la chaîne ABC que les nouveaux tirs avaient pour but d'«attirer l'attention» alors que ce pays est confronté à un isolement international croissant.