Le vice-président américain Joseph Biden a estimé dimanche que les nouveaux tirs de missiles menés par la Corée du Nord avaient pour but d'«attirer l'attention» alors que ce pays est confronté à un isolement international croissant.

«C'est presque devenu un comportement prévisible», a déclaré M. Biden sur la chaîne de télévision ABC. «Cela ressemble à un comportement presque destiné à attirer l'attention».

Samedi, selon le ministère sud-coréen de la Défense, la Corée du Nord a tiré sept missiles de courte portée en mer du Japon, depuis sa côte orientale.

Ces tirs, perçus comme un message aux États-Unis qui célébraient leur fête nationale, constituent une violation flagrante de plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU interdisant au régime communiste tout essai nucléaire ou tir de missile.

Joseph Biden a déclaré à ABC ne pas vouloir accorder à ces essais une attention démesurée, mais plutôt chercher à accroître l'isolement international de Pyongyang.

«Je pense que notre politique a été exactement la bonne jusqu'à présent», a affirmé le vice-président américain. «Nous avons réussi à unir les pays les plus importants et les plus critiques vis-à-vis de la Corée du Nord sur une voie commune visant à accroître l'isolement» de ce pays, a-t-il ajouté.

En réponse à l'essai nucléaire nord-coréen du 25 mai, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté en juin la résolution 1874 qui prévoit un système renforcé d'inspection des cargaisons aériennes, maritimes et terrestres à destination ou en provenance de Corée du Nord, y compris en haute mer, et un élargissement de l'embargo sur les armes.

Le changement d'attitude de la Russie et de la Chine, qui ont soutenu cette résolution, a marqué, selon M. Biden, «un tournant significatif dans la pression» internationale à l'encontre de Pyongyang.

Samedi, le département d'État américain avait appelé Pyongyang à ne pas «aggraver les tensions» après la nouvelle série de tirs, à «se concentrer sur les négociations de dénucléarisation et la mise en oeuvre de ses engagements» internationaux.

Le chef d'état-major interarmées américain, l'amiral Michael Mullen n'a pour sa part pas exclu que Pyonyang ait toujours l'intention de lancer un missile de longue portée en direction d'Hawaï.

«Sans aucun doute, ils en ont toujours la capacité», a déclaré l'amiral dans l'émission Fox News Sunday, tout en soulignant que les engins lancés jeudi et samedi étaient «à relativement courte portée» et ne menaçaient donc pas le territoire américain.

«Mais j'ai confiance qu'avec notre système défensif nous pouvons protéger nos intérêts, nos citoyens et nos territoires», a-t-il souligné.

L'amiral a avoué ne pas connaître exactement les intentions du régime nord-coréen parce qu'«il (le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il) est imprévisible». «Il veut très clairement continuer à se montrer agressif et à défier la communauté internationale, mais au-delà de ça c'est difficile de dire» de quoi il retourne, a reconnu l'amiral.

«De toute façon, cela est potentiellement très déstabilisant», a-t-il ajouté.

«Je pense que la communauté internationale doit continuer à faire pression et rester unie pour lui faire comprendre qu'il continue de s'isoler», a souligné l'amiral Mullen sur la chaîne de télévision CBS.

Il a également confirmé qu'un cargo nord-coréen, suivi par la marine américaine depuis deux semaines et soupçonné de transporter du matériel interdit par les résolutions de l'ONU, a fait demi-tour.

«Il semblerait qu'il soit sur le chemin du retour» vers la Corée du Nord mais «nous ne savons pas avec certitude pourquoi il a fait demi-tour», a-t-il souligné, ajoutant: «nous le suivons de près».