Des dizaines de milliers de Cambodgiens ont célébré mercredi le 30e anniversaire de l'éviction du régime ultra-communiste des Khmers rouges, lors d'une cérémonie organisée par le parti au pouvoir dans un stade de Phnom Penh.

Environ 40 000 personnes ont participé à l'anniversaire du 7 janvier 1979, date à laquelle les forces du Vietnam communiste avaient chassé de Phnom Penh les Khmers rouges, tenus pour responsables de la mort de près de deux millions de Cambodgiens.Le premier ministre Hun Sen et d'autres responsables du Parti du peuple cambodgien (PPC), présents dans le Stade Olympique, ont applaudi au passage d'une fanfare et de centaines de danseurs traditionnels khmers.

Des représentants des forces armées et des scouts se tenaient droits sur la pelouse, tandis que, dans les gradins, d'autres participants, vêtus de blanc, agitaient des drapeaux cambodgiens. La cérémonie s'est achevée sur un lâcher de colombes et de ballons de toutes les couleurs.

«La victoire du 7 janvier a sauvé la patrie et le peuple du Cambodge au moment opportun», a déclaré le président du parti, Chea Sim, lorsqu'il s'est adressé à la foule.

Il a dit que l'anniversaire marquait la fin d'un «chapitre sombre de l'histoire cambodgienne» et a remercié le Vietnam d'avoir «sauvé le pays du génocide» qui a frappé un quart de la population du petit royaume.

Les Khmers rouges étaient arrivés au pouvoir en avril 1975 et, pendant près de quatre ans, au nom d'une idéologie révolutionnaire, ils avaient semé la terreur à travers le Cambodge, vidant les villes au profit des campagnes, épuisant la population par le travail forcé et organisant de vastes purges.

Le PPC (ex-communiste) a gouverné le Cambodge après avoir été installé au pouvoir par le régime de Hanoï et Chea Sim a souligné les succès remportés depuis par le gouvernement de Hun Sen, en particulier en matière de développement.

En revanche, il n'a rien dit sur le procès en préparation depuis près de trois ans de cinq ex-responsables Khmers rouges qui doivent être jugés pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité par un tribunal à participation internationale.

Pol Pot, numéro un du régime des Khmers rouges, était décédé en 1998 après avoir poursuivi une longue rébellion depuis le nord-ouest du Cambodge.

Mardi, l'organisation Human Rights Watch (HRW) a accusé le gouvernement cambodgien de faire obstruction à de nouvelles enquêtes dans le cadre du tribunal parrainé par l'ONU qui tarde à juger les survivants de l'ancien régime.

Hun Sen avait lui-même été un commandant Khmer rouge avant de s'enfuir au Vietnam. Il était revenu au Cambodge avec les forces de Hanoï qui avaient renversé le régime de Pol Pot. La signature des accords de Paris en 1991 avait mis fin à l'occupation vietnamienne.