Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a adopté jeudi une résolution historique sur le Venezuela, demandant à son gouvernement « d'accepter l'aide humanitaire » pour remédier à la « pénurie » d'aliments et de médicaments.

Pour la première fois de son histoire, le Conseil a adopté une résolution sur le Venezuela, a précisé à l'AFP un porte-parole de l'organe onusien basé à Genève, Rolando Gomez.

Le texte, proposé par plusieurs pays latino-américains, dont l'Argentine, le Pérou, le Chili, la Colombie, et par le Canada, a été adopté par 23 voix sur les 47 États siégeant actuellement au Conseil. 17 pays se sont abstenus et 7 ont voté contre, dont la Chine, Cuba et le Venezuela lui-même.

La résolution demande à Caracas « d'accepter l'aide humanitaire afin de remédier à la pénurie d'aliments, de médicaments et de fournitures médicales, à l'augmentation de la malnutrition, en particulier chez les enfants, et à l'apparition de maladies qui avaient été éradiquées ou maîtrisées auparavant en Amérique du Sud ».

Il se déclare « profondément préoccupé par les graves violations des droits de l'homme, survenues dans le contexte d'une crise politique, économique, sociale et humanitaire » dont il est fait état dans un rapport du Haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'homme publié en juin 2018.

Le Conseil exhorte le gouvernement vénézuélien « à coopérer » avec ce Haut-commissariat, dirigé depuis septembre par l'ancienne présidente chilienne Michelle Bachelet, et demande à cette dernière de présenter un « rapport complet » sur la situation dans ce pays à la 41e session du Conseil, soit en juin 2019.

Le 11 septembre, le ministre des Affaires étrangères du Venezuela, Jorge Arreaza, venu à Genève à l'occasion de l'ouverture de l'actuelle session du Conseil des droits de l'homme, avait salué l'arrivée de Mme Bachelet à la tête du Haut-commissariat, assurant qu'elle pouvait compter sur « l'entière coopération » de son pays.

Les Vénézuéliens, étranglés par la crise économique, souffrent de pénuries qui touchent les produits de première nécessité, notamment les médicaments et les produits alimentaires. Selon l'ONU, sur les 2,3 millions de Vénézuéliens vivant à l'étranger, plus de 1,6 million ont fui depuis 2015.