Un ancien chef du renseignement militaire du Guatemala, le général José Rodríguez, a été acquitté mercredi d'accusations de génocide envers 1771 Indiens de l'ethnie maya Ixil en 1982-1983 durant la guerre civile, le tribunal invoquant une absence de preuves contre lui.

L'ancien dictateur Efrain Rios Montt, visé également par ces accusations, est mort en avril à l'âge de 91 ans durant son propre procès.

Rios Montt avait été condamné le 10 mai 2013 à 80 ans de prison pour génocide après un procès historique, mais sa peine avait été annulée le même mois pour vices de procédure par la Cour constitutionnelle. Cette dernière avait également annulé l'acquittement dont avait bénéficié à l'époque le général José Rodriguez.

Les deux hommes étaient jugés pour des massacres commis par l'armée, les pires en 36 ans de guerre civile, dans lesquels 1771 Indiens mayas ixils ont péri dans le département de Quiché, sous le régime de Rios Montt (1982-1983).

L'armée avait alors suivi une politique de la «terre brûlée» contre les peuples autochtones, les accusant de soutenir les forces rebelles.

«Ce tribunal a décidé à la majorité d'acquitter l'accusé José Mauricio Rodríguez Sánchez du crime de génocide et de crimes contre l'humanité faute de preuves», selon le jugement lu au tribunal dans la capitale.

L'un des trois membres du tribunal a voté contre. Le jugement prévoit également la révocation de l'assignation à domicile du général, âgé de 73 ans.

Le tribunal a retenu à l'unanimité l'existence du crime de génocide et de crimes contre l'humanité visant les Ixils, mais a considéré n'avoir pas de preuves suffisantes de la participation directe de l'accusé aux massacres, commis entre le 23 mars 1982 et le 31 juillet 1983.

Le général Rodriguez a dirigé le renseignement militaire durant le régime de Rios Montt, arrivé au pouvoir par un coup d'État.

Après de longues péripéties judiciaires, son nouveau procès avait débuté en octobre après avoir été séparé de celui de Rios Montt.

La guerre civile au Guatemala (1960-1996) a fait 200 000 morts et disparus, selon les Nations unies.