Lors de l'arrestation des deux présumés terroristes Chiheb Esseghaier et Raed Jaser, qui selon les accusations planifiaient de s'en prendre à une ligne ferroviaire de Via-Rail - possiblement reliant Toronto à New York -, la GRC a mis en cause un soutien actif d'une cellule d'Al-Qaïda en Iran. Une affirmation qui en a fait sourciller plus d'un. Al-Quaïda en Iran? Comment la nébuleuse fondamentaliste sunnite aurait-elle un pied à terre chez le frère ennemi chiite iranien? Avec les Occidentaux, les chiites ne sont-ils pas les cibles préférées des djihadistes à la solde du cheikh Al-Zawahiri? Pour décrypter cette relation ambigüe, le quotidien français Le Monde a fait appel au spécialiste des réseaux djihadistes Dominique Thomas.

Selon M. Thomas, Téhéran souffle le chaud et le froid quand il est question d'Al-Qaïda. Selon lui les deux sont alliés contre l'Occident selon la rhétorique: les ennemis de mes ennemis sont mes amis. Le sol perse est devenu une terre de transit pour les djihadistes qui se rendent en Afghanistan, ou en reviennent. Mais si l'Iran permet que ces «terroristes» voyagent par le pays des ayatollahs, Téhéran n'hésite pas à arrêter des éléments d'Al-Qaïda - l'Iran a déjà même arrêté des proches de ben Laden - quand c'est dans son intérêt.

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