(Nations unies) Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté mardi à l’unanimité une résolution prolongeant pour seulement trois mois, jusqu’au 31 mars, la force de paix AMISOM de l’Union africaine en Somalie, les Occidentaux exprimant leur irritation face à l’absence de progrès pour reconfigurer cette mission.

L’AMISOM compte quelque 20 000 soldats en Somalie, déployés pour épauler les fragiles autorités somaliennes dans le combat contre l’insurrection menée par les djihadistes du groupe Al-Shabaab.

Des discussions sont en cours depuis longtemps sur une reconfiguration de cette opération de l’UA, autorisée par le Conseil de sécurité et financée notamment par les Nations unies et l’Union européenne.

Elle aurait dû intervenir en 2021. Mais la Somalie et l’UA divergent sur ce que doit être cette reconfiguration, qui oppose aussi les Africains aux Occidentaux, selon des diplomates qui n’ont pas précisé les points de divergence.

« Les États-Unis exhortent toutes les parties à parvenir à un accord avant la fin février 2022 pour permettre l’adoption d’un nouveau mandat d’ici le 31 mars 2022 », a déclaré après le vote Richard Mills, ambassadeur des États-Unis adjoint à l’ONU.

« Nous exhortons le gouvernement somalien, l’Union africaine et leurs amis internationaux à profiter » de ce nouveau délai pour des discussions « pour parvenir à un accord […] sur les objectifs stratégiques, la durée, la taille, la composition et le financement d’une mission reconfigurée capable d’affronter la menace d’Al-Shabaab et de renforcer les capacités des forces de sécurité somaliennes à assumer leurs responsabilités en matière de sécurité », a-t-il dit.

« La France appelle les parties à trouver un accord au plus vite et, en toute hypothèse, avant trois mois », a renchéri l’ambassadeur français à l’ONU, Nicolas de Rivière, en rappelant qu’un rapport conjoint de l’ONU et l’UA était attendu en vain depuis le 1er septembre.

« Il ne saurait y avoir de nouveau report. Le Conseil de sécurité devra prendre une décision en mars 2022 pour établir une mission reconfigurée de l’Union africaine. Dans l’hypothèse où il en serait empêché, cela remettrait en cause le financement de l’Union européenne à l’AMISOM », a menacé le diplomate français.

Pour son homologue britannique Barbara Woodward, dont le pays a rédigé la résolution adoptée mardi, toutes les parties doivent utiliser le délai de trois mois accordé « pour s’engager de bonne foi dans la recherche d’un consensus ».