Quatorze individus ont été arrêtés relativement à la détention, à la torture et au viol d'une adolescente marocaine de 17 ans, a affirmé jeudi l'avocat de la victime présumée.

Le gouvernement marocain n'a pas encore commenté les allégations de la jeune femme. La police marocaine a confirmé à l'Associated Press que des arrestations ont eu lieu, mais elle n'a pas été plus précise.

L'avocat Ibrahim Hashane prétend qu'un juge a ordonné une première audience dans cette affaire la semaine prochaine.

Dans une vidéo mise en ligne la semaine dernière par Chouf TV, l'adolescente raconte que ses ravisseurs l'«agressaient un après l'autre», qu'ils la privaient de nourriture et qu'ils l'empêchaient de se laver.

Elle aurait également été brûlée avec des cigarettes, en plus d'être tatouée contre son gré.

La jeune femme affirme que deux hommes armés l'ont kidnappée à la pointe d'un couteau pendant qu'elle visitait sa tante à l'occasion du mois sacré du ramadan, en mai-juin. Ils l'auraient ensuite vendue à d'autres hommes en échange d'argent et de drogues. Elle prétend que ses agresseurs lui donnaient des drogues qui la rendaient inconsciente pendant des jours.

L'affaire fait la manchette au Maroc depuis plusieurs jours, et au moins 27 000 personnes ont signé une pétition en ligne pour témoigner de leur indignation. Des avocats, des militants et ses parents récoltent aujourd'hui des fonds pour défendre sa cause et financer ses soins médicaux.

Un ami de la famille dit que la police n'a rien fait quand le père a rapporté que sa fille était disparue.

La jeune femme prétend qu'elle a tenté à plusieurs reprises de s'enfuir, sans succès. Son père aurait éventuellement parlé à un des ravisseurs et l'aurait convaincu de la relâcher en promettant de ne pas porter plainte à la police. L'adolescente l'aurait fait elle-même une fois libre.

La violence envers les femmes demeure très répandue au Maroc.