Un des organisateurs du rassemblement samedi à Addis Abeba au cours duquel une personne a perdu la vie et 154 ont été blessées après l'explosion d'une grenade a affirmé que le premier ministre Abiy Ahmed était visé et que la police avait réussi à stopper l'assaillant.

En tant qu'organisateur, Seyoum Teshome était sur la scène quand il a vu une bagarre éclater non loin et quelqu'un tenter de lancer une grenade vers l'estrade où se trouvait aussi le premier ministre, qui venait tout juste d'achever son discours devant plusieurs dizaines de milliers de personnes réunies dans le centre de la capitale.

« À ce moment-là, quatre policiers ou plus, lui ont sauté dessus et durant cette échauffourée, la grenade a explosé », a déclaré M. Seyoum à l'AFP. Aucun responsable gouvernemental n'a confirmé que M. Abiy était la cible de cette attaque.

À 15 h locales (8 h, HE), le ministre de la Santé Amir Aman a porté le bilan à un mort et 154 blessés, dont 10 dans un état critique, sur son compte Twitter.

M. Abiy, qui a quitté précipitamment les lieux sain et sauf, a estimé que l'incident avait été planifié par des groupes cherchant à discréditer le rassemblement et son programme de réformes.

M. Seyoum, un blogueur et professeur d'université qui avait passé des semaines en prison en début d'année durant l'instauration de l'état d'urgence, avant la nomination de M. Abiy, a expliqué que la plupart des blessures étaient dues à la confusion créée par l'explosion.

« La plupart des gens n'ont pas été blessés par la grenade, mais par le mouvement de foule qu'elle a provoqué », a-t-il décrit.

Depuis sa prise de fonctions en avril, M. Abiy a impulsé des changements majeurs, notamment en libérant nombre d'opposants emprisonnés et amorçant une libéralisation de l'économie.

PHOTO YONAS TADESE, AGENCE FRANCE-PRESSE

Les forces policières sont intervenues après l'explosion d'une grenade lancée au milieu d'une foule immense réunie dans le centre d'Addis Abeba, le 23 juin.

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Le premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed