Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a promis samedi aux habitants du Sinaï une fin « dès que possible » des opérations militaires menées conjointement avec les forces de police contre les djihadistes dans la péninsule de l'est du pays.

Environ 200 djihadistes et au moins 33 membres des forces gouvernementales ont été tués depuis le lancement le 9 février d'une vaste opération contre la branche égyptienne du groupe État islamique (EI), selon des chiffres officiels.

Lors d'un discours diffusé à la télévision d'État, M. Sissi a indiqué que les forces gouvernementales finiraient « cette mission dès que possible ».

Il a également déclaré que le plan de développement débuté en 2014 dans la péninsule désertique serait achevé d'ici 2022.

Ce plan de développement est mené de pair avec les « efforts de l'armée et de la police » pour lutter contre les djihadistes, a-t-il dit, s'adressant aux habitants du Sinaï.

« Il s'agit d'une période difficile, mais si nous n'avions pas pris ces mesures (contre l'EI), nous aurions perdu le Sinaï », a ajouté M. Sissi.

Depuis le lancement de « Sinaï 2018 », l'armée affirme que la population soutient l'opération et qu'elle reçoit une assistance humanitaire, dont des vivres.

Mais l'ONG Human Rights Watch (HRW) a affirmé lundi dans un rapport que, du fait de l'offensive, « jusqu'à 420 000 habitants de quatre villes du nord-est » de la péninsule avait un besoin « urgent » d'aide humanitaire.

« Une opération antiterroriste qui met en péril la circulation des biens essentiels à des centaines de milliers de civils est illégale et ne saurait endiguer la violence », a estimé Sarah Leah Whitson, directrice de HRW pour le Moyen-Orient.

Un porte-parole de l'armée égyptienne a condamné le rapport de HRW, affirmant qu'il était basé « sur des sources non fiables ».

« Nous continuons de distribuer des rations alimentaires aux populations, y compris aux habitants dans les zones où se déroulent les opérations militaires », a déclaré le porte-parole Tamer Al-Rifaï à l'AFP.

Depuis la destitution par l'armée du président islamiste Mohamed Morsi en 2013, l'Égypte est confrontée à des attaques de groupes extrémistes, tout particulièrement l'EI dans le nord du Sinaï.

Des centaines de soldats, de policiers et de civils sont morts dans ces attaques.