Les forces de sécurité camerounaises ont libéré 18 otages, dont 12 touristes européens, qui avaient été enlevés par des séparatistes de la région anglophone, dans l'ouest du Cameroun, a annoncé le gouvernement, mercredi.

Sept Suisses et cinq Italiens ont été secourus lundi à Manyu, dans la région du Sud-Ouest, après des échanges de tirs intenses, selon un porte-parole gouvernemental, Issa Tchiroma Bakary. Des citoyens ont aidé l'armée à repérer les otages, dont le véhicule avait été intercepté par les ravisseurs alors qu'ils visitaient un lac de la région quelques jours plus tôt, a-t-il ajouté.

Plusieurs ravisseurs ont été «neutralisés», a précisé M. Tchiroma.

Les 12 touristes ont d'abord été transportés à l'hôpital et devaient ensuite être conduits vers l'ambassade de leur pays, d'après le porte-parole.

Six conseillers municipaux de la région du Nord-Ouest qui avaient été enlevés par des séparatistes ont également été libérés, a ajouté M. Tchiroma.

Les séparatistes avaient prévenu les conseillers municipaux de ne pas participer aux élections sénatoriales du 25 mars, affirmant que les régions anglophones du Cameroun constituent maintenant un pays indépendant appelé la République d'Ambazonie et qu'ils n'accepteraient pas des élections organisées par un «pays étranger».

Selon le porte-parole gouvernemental, au moins une dizaine de personnes, dont deux hauts responsables du gouvernement, sont toujours otages des séparatistes.

Les tensions dans l'ouest du Cameroun ont pris de l'ampleur en 2016, lorsque des enseignants et des avocats anglophones ont déclenché une grève contre la domination du français. Les violences se sont intensifiées depuis. Des centaines de personnes, dont une trentaine de policiers et de soldats, ont été tués depuis le début de l'année dans la région, d'après le gouvernement.