Une cour égyptienne a condamné 51 personnes à deux ans de prison, samedi, en raison de leur participation à des manifestations le mois dernier.

Près de 300 individus avaient été arrêtés et accusés après avoir pris part aux rassemblements organisés pour contester la décision du gouvernement égyptien, qui a transféré le contrôle de deux îles de la mer Rouge à l'Arabie saoudite dans le cadre d'un accord sur les frontières qui a été négocié dans le plus grand secret.

Les 51 personnes ont été reconnues coupables d'avoir enfreint une loi adoptée en 2013 qui interdit les manifestations. Selon les autorités, 18 accusés ont été condamnés par contumace. Treize jeunes ont été référés au tribunal pour mineurs, selon les responsables qui ont requis l'anonymat.

Les manifestations du mois d'avril étaient les plus importantes au pays depuis la prise du pouvoir du président Abdel-Fattah al-Sissi, en 2014. M. Al-Sissi, en tant que chef militaire, avait dirigé le coup d'État contre l'ancien président islamiste Mohammed Morsi un an plus tôt alors que plusieurs Égyptiens réclamaient son départ.

Toujours samedi, la militante bien connue Sanaa Abdel-Fattah s'est rendue à la police pour purger sa peine de prison de six mois, prononcée la semaine dernière, pour avoir insulté le pouvoir judiciaire.

Mme Abdel-Fattah, qui vient d'une famille de militants notoires, avait été interrogée le mois dernier alors qu'elle était accusée d'avoir incité à des manifestations.

« Mascarade »

Elle avait refusé de répondre aux questions des procureurs, affirmant que le pouvoir judiciaire était contrôlé par l'exécutif. Elle avait indiqué qu'elle ne voulait pas participer à cette « mascarade ». Ces commentaires lui avaient valu une autre accusation, celle d'avoir insulté le pouvoir judiciaire.

Le président al-Sissi et les membres de son gouvernement martèlent que le pouvoir judiciaire est indépendant et objectif, mais d'autres militants soutiennent plutôt que le système, les juges et les procureurs sont redevables au gouvernement.

Des milliers de sympathisants de l'ex-président Morsi et de militants prodémocratie ont été jetés en prison depuis 2013.

Abdel-Fattah al-Sissi a dit que les droits de la personne en Égypte ne devaient pas être jugés selon les standards occidentaux, soulignant que son gouvernement tentait de protéger les droits, tout en combattant les islamistes et en relançant l'économie.