Un homme de 40 ans a été condamné vendredi par la justice française à la réclusion criminelle à perpétuité, avec une période de sûreté de 22 ans, pour avoir dépecé, brûlé et jeté aux chiens en 2013 un garçon de 4 ans, fils de son ex-compagne.

Jean-Charles Artaban a été condamné pour meurtre, actes de tortures et barbarie par la Cour d'assises de la Réunion, île française dans l'océan Indien, a-t-on appris de source judiciaire.

Il ne pourra demander aucun aménagement de peine pendant la période de sûreté. La réclusion à perpétuité n'avait plus été prononcée à La Réunion depuis 2003.

L'accusé, qui ne s'exprime qu'en créole, difficilement et souvent par monosyllabes, a affirmé tout au long de son procès ne se souvenir de rien. Cet homme, qui ne montre «ni regrets ni empathie» selon les experts psychiatres, est resté prostré dans le box des accusés pendant les deux jours d'audience jeudi et vendredi.

Les faits s'étaient produits dans la nuit du 18 au 19 juin 2013 dans un quartier défavorisé de Saint-Benoît (est de l'île). Particulièrement sordides, ils avaient provoqué une grande émotion au sein de la population réunionnaise.

Jean-Charles Artaban, un marginal déjà connu de la justice pour des faits de violences et d'agressions sexuelles, convainc son ex-compagne, la mère de Mathéo, de le suivre avec l'enfant dans la maison délabrée qu'il occupe près des habitations de sa famille.

Selon les déclarations de la mère, ils auraient consommé du zamal (cannabis, en créole réunionnais) et M. Artaban l'aurait forcée à boire du rhum. Une dispute aurait éclaté dans la nuit lorsque la jeune femme aurait avoué à son ex-compagnon que Mathéo n'était pas de lui.

L'homme aurait ensuite arraché l'enfant des bras de sa mère, qui a pris la fuite, et se serait acharné sur lui. Le médecin légiste recensera 38 plaies sur le corps de Mathéo. Tous les organes internes ont été arrachés, le corps a ensuite été découpé, brûlé et jeté dans la case des chiens. «Un vrai carnage «qui a dû demander un certain temps, environ une demi-heure, avec des coups d'une très grande violence», selon le médecin légiste.