Les identités et les portraits des deux suspects arrêtés en lien avec l'attaque meurtrière du 20 novembre contre un grand hôtel de Bamako, deux Maliens selon une source de sécurité, ont été diffusés vendredi.

Les deux hommes, appréhendés jeudi par les forces spéciales maliennes, sont identifiés comme Adama Maïga et Seidou Diepkilé sur ces photos obtenues par quelques journalistes, dont un de l'AFP, auprès de ces forces.

Il sont tous les deux noirs, l'un semble de forte constitution, l'autre paraît plus fin.

« C'est un téléphone qui a parlé » et qui « a conduit » aux arrestations, avait expliqué jeudi à l'AFP une source de sécurité malienne sans donner davantage de précisions.

D'après des sources officielles et de sécurité, l'enquête est menée avec l'aide d'experts de l'ONU, de spécialistes français en criminologie. Des Canadiens et Belges participent également à l'enquête dirigée par le procureur du pôle spécialisé de lutte contre le terrorisme à Bamako, Boubacar Sidiki Samaké.

Seidou Diepkilé a été arrêté dans le quartier de Missabougou, au sud-est de Bamako, et Adama Maïga dans le quartier de Sangarébougou, au nord-est de la capitale, a précisé vendredi une source au sein des forces spéciales maliennes.

Les deux arrestations ont été permises par « la coordination des différents services du renseignement malien et grâce à la collaboration de certaines bonnes volontés », a-t-elle indiqué.

Cette source a expliqué à l'AFP que les suspects étaient « nés en 1983 et de nationalité malienne ». Ils étaient toujours interrogés vendredi et la date de leur éventuelle présentation devant un juge n'était pas connue.

« Adama est dépanneur de radio (et) il a eu des contacts téléphoniques avec les terroristes, a-t-elle affirmé. Quant au second suspect, il a envoyé par téléphone du crédit aux terroristes. Nous cherchons à savoir pourquoi ».

L'hôtel Radisson Blu, prisé des diplomates, hommes d'affaires, personnels de compagnies aériennes et autres expatriés, a été attaqué par des hommes armés qui y ont retenu pendant plusieurs heures environ 150 clients et employés. Les forces maliennes, appuyées par des forces spéciales françaises et américaines et des agents de l'ONU, sont intervenues et ont « exfiltré » 133 personnes, selon le ministère malien de la Sécurité intérieure.

Quatorze étrangers (six Russes, trois Chinois, deux Belges, une Américaine, un Sénégalais, un Israélien) et six Maliens (dont un gendarme) ont péri dans l'attaque en plus de deux assaillants, qui n'ont pas encore été identifiés, selon le dernier bilan officiel, comprenant également neuf blessés.

Vendredi matin, le président Ibrahim Boubacar Keïta a rendu hommage aux victimes russes lors d'une cérémonie à l'entrée du Radisson Blu en présence de l'ambassadeur de Russie à Bamako, Alexeï Doulian.

L'attentat a été revendiqué par deux groupes jihadistes : le 20 novembre par Al-Mourabitoune de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, et le 22 novembre par le Front de libération du Macina (FLM, mouvement jihadiste malien).

Plusieurs médias locaux ont diffusé cette semaine un appel à témoins de la police nationale - photos de deux hommes à la peau noire à l'appui - sollicitant toute information sur eux.