Une soeur missionnaire québécoise, Gilberte Bussière, ainsi que deux prêtres italiens travaillant dans le nord du Cameroun ont été enlevés par des groupes armés peu avant l'aube, ce samedi, dans la ville de Tchéré.

Les deux prêtres ont identifié par les autorités italiennes comme étant Giampaolo Marta et Gianantonio Allegri. La Québécoise, âgée de 80 ans, est membre de la Congrégation de Notre-Dame. Enseignante originaire d'Asbestos, elle oeuvrait en Afrique depuis plus de 30 ans. 

«C'est une éducatrice qui a fondé une école, dont elle a assuré pendant un certain temps la direction, et qui travaillait aujourd'hui à la formation des maîtres. Elle est très proche des gens, une missionnaire née, je dirais», l'a décrite sa consoeur, Arlita Matte.

Selon elle, la communauté est ébranlée. Environ une vingtaine d'entre elles oeuvrent au Cameroun, dont sept Canadiennes, estime soeur Matte. Elles ne savent pas si les ravisseurs demandent une rançon et ne comprennent pas les raisons qui expliquent pourquoi la Québécoise et les Italiens ont été kidnappés, mais pas les religieuses camerounaises.

Le ministère des Affaires étrangères du Canada conseille aux voyageurs d'éviter le secteur où les enlèvements se sont produits, situé à 30 kilomètres de la frontière du Cameroun avec le Nigeria, en raison «de la piraterie routière, des agressions, des enlèvements et d'autres formes de banditisme armé». Les risques d'enlèvements seraient entre autres liés à la présence de groupes djihadistes nigérians.

«Nous avons fondé notre première mission au Cameroun dans les années 70, mais à l'époque, la situation politique était différente», défend toutefois soeur Matte.

La Congrégation dit être en contact avec sa leader en Afrique, mais que les communications sont difficiles. Des mesures de sécurité accrues pourraient être mises en place, mais la position géographique de certaines missions rend les opérations complexes.

«Les soeurs vivent dans des milieux éloignés, où les gens sont pauvres et ont besoin de soutien à tous les niveaux. Pour se rendre dans ces missions, il faut parfois voyager pendant des heures, traversant des montagnes», dit soeur Matte.

Selon un porte-parole du Vatican, le pape François a été mis au courant de la situation. On indique qu'il prie pour les trois missionnaires.

La radio du Vatican a précisé que les trois religieux avaient été kidnappés par des hommes armés dans leur résidence. À cet endroit, la communauté partage un édifice commun pour la vie de tous les jours, mais vivent séparément dans des huttes. «Des conditions de vie très simples», précise soeur Matte.

- Avec Associated Press

Capture d'écran de Google Maps