Les autorités maliennes préparent la levée de mandats d'arrêt lancés en février contre certains chefs de groupes armés ayant leurs bases dans le nord du Mali et aujourd'hui engagés dans des discussions de paix avec le gouvernement, a annoncé le ministre malien de la Justice samedi.

Le ministre Mohamed Ali Bathily, qui s'exprimait à l'antenne de la télévision publique malienne ORTM captée à Dakar, n'a cependant pas fourni de calendrier.

Il n'a pas non plus clairement indiqué combien de personnes pourraient être concernées par la levée des mandats d'arrêt qui, a-t-il précisé, vise à redonner leur «liberté de mouvement» à des responsables de certains groupes armés pour leur permettre de négocier avec Bamako en vertu d'un accord de paix signé en juin à Ouagadougou entre leurs entités et les autorités maliennes.

«Lever le mandat, c'est restituer la liberté de mouvement, mais ce n'est pas exonérer ou dédouaner la personne des charges qui peuvent peser sur elle. Donc, l'instruction continue, les enquêtes continuent», a précisé M. Bathily, un avocat.

L'accord de Ouagadougou a été signé le 18 juin par le gouvernement malien de transition, le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, touareg), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA, touareg) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA, arabe).

Un peu plus de quatre mois plus tôt, le 8 février 2013, le parquet de Bamako avait rendu publics une trentaine de mandats d'arrêt notamment pour «sédition» et «terrorisme» contre des chefs du MNLA et d'autres groupes armés dont des jihadistes d'Ansar Dine et d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Tous ces groupes s'étaient emparés des grandes villes du Nord malien, qu'ils ont occupées, après une offensive contre l'armée malienne déclenchée en janvier 2012 par le MNLA.

Les jihadistes, qui s'étaient rendus maîtres du terrain en évinçant leurs ex-alliés rebelles touareg, avaient été chassés à partir de janvier 2013 par une intervention militaire franco-africaine, toujours en cours.