Le gouvernement de Zanzibar a annoncé vendredi une récompense de 10 millions de shillings (6365$) pour toute information aidant à retrouver les agresseurs de deux jeunes Britanniques brûlées mercredi soir à l'acide.

L'attaque des deux Britanniques, qui regagnaient ce vendredi le Royaume-Uni, «est une honte pour nous», a déclaré le ministre de l'Information, de la Culture, du Tourisme et des Sports, Said Ali Mbarouk, en annonçant la récompense financière et une révision de la législation afin de restreindre l'utilisation de l'acide sur ce très touristique archipel tanzanien.

L'an dernier, un imam avait déjà été attaqué à l'acide à Zanzibar.

Les agressions se sont d'une façon générale multipliées ces derniers temps sur l'archipel semi-autonome mais elles ne visaient jusque-là pas les touristes.

Les deux jeunes Britanniques, Katie Gee et Kirstie Trup, toutes deux âgées de 18 ans, ont été aspergées d'un acide a priori dilué mercredi un peu avant 20 h (13 h à Montréal), alors qu'elles se trouvaient à Stone Town, le centre historique de Zanzibar, classé au patrimoine de l'UNESCO.

Elles ont immédiatement été transférées à Dar es Salaam, la capitale économique de la Tanzanie, sur le continent, avant de repartir pour le Royaume-Uni.

Originaires de Londres, elles travaillaient comme bénévoles dans une école.

Dans son message de fin de ramadan - Zanzibar est à très grande majorité musulmane -, le président de l'archipel, Ali Mohammed Shein, a lui aussi estimé que leur agression était une «honte».

«L'islam ne nous apprend pas à attaquer les gens,» a-t-il ajouté. «J'appelle la police (...) à ne ménager aucun effort dans sa recherche des criminels.»

Le chef de la police de Zanzibar, Mussa Ali Mussa, a annoncé que sept personnes avaient jusqu'ici été interrogées, sans donner plus de précisions.

«Si nous trouvons des preuves, les suspects comparaîtront devant la cour lundi», a-t-il ajouté.

L'archipel de Zanzibar, peuplé d'environ 1,2 million de personnes, tire l'essentiel de ses revenus en devises étrangères du tourisme. Ses îles sont célèbres pour Stone Town mais aussi prisées pour leurs plages de sable blanc.

Le ministère britannique des Affaires étrangères se refusait à tout commentaire vendredi.

«Nous ne commentons pas les évacuations ou rapatriements sanitaires,» a dit une porte-parole depuis Londres.

Dans ses conseils aux voyageurs, le Foreign Office note que les déplacements en Tanzanie s'effectuent généralement sans heurts, mais que la criminalité, violente et armée, augmente, notamment à Zanzibar. Il fait aussi mention de l'attaque de mercredi soir.