Cinq ans après le scrutin meurtrier qui a ensanglanté leur pays en 2007, les électeurs kényans se sont rués aux urnes hier. Quatre mots pour décrire ces élections marquées par la tension, la violence et d'importants effectifs de sécurité.

Policiers

Plus de 99 000 policiers ont été déployés afin d'assurer la sécurité au pays. Malgré ces mesures, la journée d'hier a fait au moins 19 morts. Une embuscade attribuée au Conseil républicain de Mombasa, groupe séparatiste, aurait coûté la vie à au moins quatre policiers tués à coups de machette. Six membres du gouvernement et deux civils auraient également perdu la vie.

Participation massive

Les autorités ont exhorté les électeurs à ne pas se laisser intimider par la violence. Plus de 70% des 14 millions d'électeurs ont ainsi participé aux élections. En plus du prochain président, la population devait élire les députés, sénateurs, gouverneurs et membres de l'Assemblée départementale.

PHOTO CARL DE SOUZA, AFP

Une Massaï reçoit ses différents bulletins de vote des mains d'un travailleur électoral, quelques instants avant de voter dans ce bureau de Kajiado, ville de la vallée du Rift, en pays massaï, située à 80 kilomètres au sud de la capitale.

Imprévisible

Le scrutin présidentiel s'annonce extrêmement serré entre les deux favoris, le premier ministre Raila Odinga et Uhuru Kenyatta, héritier d'une des familles les plus puissantes du Kenya. À moins que l'un des huit candidats en lice ne réussisse à obtenir plus de 50% des voix, un second tour aura lieu en avril. Hier soir, les résultats de l'élection présidentielle sortaient au compte-gouttes.

Cauchemar

En 2007, l'annonce de la victoire contestée du président sortant Mwai Kibaki avait dégénéré en affrontements politico-ethniques sans précédent. Plus d'un millier de personnes avaient alors été tuées et plus de 600 000 avaient été déplacées. Kenyatta a d'ailleurs été inculpé par la Cour pénale internationale pour son rôle présumé dans l'organisation des violences lors des dernières élections. Malgré cette inculpation, la Haute Cour du Kenya a permis le 15 février à Kenyatta de se présenter à l'élection présidentielle.

- Avec l'Agence France-Presse

PHOTO SIMON MAINA, AFP

Le scrutin présidentiel s'annonce extrêmement serré entre les deux favoris, le premier ministre Raila Odinga et Uhuru Kenyatta (ci-dessus).