Des tanks de l'armée érythréenne encerclaient lundi le ministère de l'Information à Asmara, pris d'assaut plus tôt dans la journée par quelque 200 militaires apparemment mutinés, a annoncé à l'AFP une source diplomatique à Nairobi.

Aucun tir n'a pour l'heure été rapporté et la situation semblait calme dans l'immédiat dans la capitale érythréenne, selon ce diplomate disposant de contacts dans ce pays très fermé des bords de la Mer Rouge.

Plusieurs médias d'opposition basés à l'étranger ont fait état de la prise du ministère de l'Information par des militaires, mais peu de détails étaient disponibles dans l'immédiat sur la situation dans ce pays, où la presse indépendante est interdite et les journalistes étrangers persona non grata.

Des expatriés érythréens disant avoir pu contacter des proches à Asmara ont confirmé à l'AFP que des troupes étaient déployées autour du ministère de l'Information et que la télévision d'État Eri-TV avait cessé d'émettre dans le pays.

Selon Amanuel Ghirmai, journaliste de Radio Erena, station érythréenne basée à Paris, une centaine de soldats ont pris d'assaut dans la matinée le ministère de l'Information, d'où émettent la totalité des médias publics, les seuls autorisés en Érythrée.

«Nous ne savons pas qui dirige le mouvement» de mutinerie en cours, a-t-il ajouté.

Tous les occupants du ministère, situé sur une colline d'où il domine Asmara, «ont été rassemblés dans une grande pièce», a ajouté ce journaliste, précisant tenir ses informations de sources directes dans la capitale érythréenne.

Les signaux locaux de la télévision nationale Eri-TV et de Radio Asmara sont coupés, a-t-il ajouté. Eri-TV était toujours visible sur l'internet et diffusait une émission musicale, sans qu'il soit clair s'il s'agit ou non d'archives.

Le président Issaias Afeworki dirige l'Érythrée d'une main de fer depuis son indépendance en 1993, acquise après 30 ans de guerre contre le gouvernement éthiopien.