Les insurgés islamistes somaliens shebab ont «catégoriquement» nié mardi être responsables de l'attentat à la bombe, déposée dans un bus, qui a tué neuf personnes dimanche dans la capitale kényane.

«Nous démentons catégoriquement toute implication dans l'attentat contre le bus ce week-end à Eastleigh», quartier de Nairobi peuplé majoritairement d'habitants d'ethnie somalie, Kényans ou Somaliens, a déclaré le porte-parole militaire des shebab, Cheikh Abduaziz Abu Musab, joint par l'AFP depuis Nairobi.

Cet attentat «est lié aux élections à venir au Kenya et a été conçu pour nuire aux musulmans du Kenya», a-t-il affirmé.

Des élections générales sont prévues en mars au Kenya, encore marqué par la contestation du précédent scrutin de décembre 2007, qui avait dégénéré en affrontements ethniques, les pires violences de l'histoire du pays, faisant plus de 1000 morts.

Des heurts ont opposé lundi à Eastleigh des groupes de jeunes se revendiquant «kényans» à des Somalis, les premiers reprochant aux seconds leurs liens supposés avec les shebab et leur responsabilité dans l'attentat, faisant six blessés graves et de «très nombreux» blessés légers, selon la Croix-Rouge.

Le Kenya, et notamment Nairobi, a été la cible de plusieurs attaques à la grenade ou à la bombe depuis que l'armée kényane est entrée en Somalie en octobre 2011 pour combattre les insurgés islamistes shebab.

Ceux-ci ont plusieurs fois menacé le Kenya de représailles, mais n'ont jamais revendiqué aucun de ces attentats, que les autorités kényanes leur ont néanmoins souvent attribués.

Le quartier d'Eastleigh est régulièrement visé par des attentats d'ampleurs diverses. Deux engins y avaient déjà explosé les 6 et 14 novembre, blessant au moins trois personnes au total. Mi-octobre, trois policiers avaient été blessés dans une double explosion dans ce même quartier.