La mission des Nations unies en République démocratique du Congo (RDC) a effectué une attaque aérienne sur le groupe rebelle du M23 samedi alors que les combats entre les rebelles et l'armée ont repris de manière sanglante jeudi, d'après un responsable local.

Le gouverneur de la région, Julien Paluku, a déclaré que l'armée congolaise s'était repliée de Kibumba, dans l'est du pays, alors que des milliers de combattants rwandais, soutenant les rebelles, menaient un assaut tôt dans la matinée de samedi. Selon lui, la mission de l'Organisation des Nations Unies (ONU), connue sous le nom de MONUSCO, a réagi en utilisant des hélicoptères pour mener une attaque sur les rebelles du M23 à Kibumba.

«Les combats ont été très violents entre l'armée congolaise et les rebelles du M23 appuyés par l'armée rwandaise, a-t-il dit. Les forces rwandaises ont bombardé nos positions à Kibumba depuis tôt samedi matin et environ 3500 soldats ont traversé la frontière pour nous attaquer.»

Deux officiers de l'armée et 151 rebelles avaient été tués jeudi au cours de violents combats à Rugari, à 30 km de Goma, la capitale de la région. Les Nations unies avaient déclaré que ces violences étaient les pires survenues en RDC depuis juillet.

Des rapports déposés par des experts des Nations unies ont accusé le Rwanda et l'Ouganda de soutenir les rebelles. Les deux pays ont vivement nié toute implication et l'Ouganda a menacé de retirer ses Casques bleus en Somalie, où ils jouent un rôle important dans la lutte contre les rebelles islamistes intégristes, si les accusations étaient maintenues.

Au siège des Nations unies à New York, le Conseil de sécurité a tenu une réunion d'urgence samedi après-midi, à la demande de la France, pour discuter de la flambée de violence dans l'est du Congo.

«J'espère que nous obtiendrons un signal du conseil pour dire au M23 de cesser leur progression», a déclaré l'ambassadeur français aux Nations unies Gérard Araud, alors qu'il se dirigeait vers la salle du conseil.

Selon M. Araud, la violence est «totalement inacceptable», et il a pressé le conseil de réagir «pour mettre fin à ce cycle sans fin de violence lors duquel les civils sont les premières victimes». Il a précisé que la France souhaitait que le conseil publie un communiqué de presse réclamant que le M23 cesse ses attaques, en plus de lancer un appel aux «négociations entre toutes les parties concernées».

La situation s'est tendue dans le Nord-Kivu avec l'apparition en mars-avril du Mouvement du 23-Mars (M23), qui regroupe d'anciens supplétifs de l'armée congolaise dans l'est du pays et que Kinshasa soupçonne d'être soutenu par le Rwanda.