Trois soldats, un Ougandais et deux Somaliens, ont été tués dans une attaque-suicide perpétrée mercredi à Mogadiscio contre l'hôtel où se trouvait le nouveau président somalien Hassan Cheikh Mohamoud, qui est pour sa part sorti indemne, a indiqué un responsable policier à l'AFP.

L'attaque semble avoir été menée par trois kamikazes, selon ce même responsable interrogé sur place sous couvert d'anonymat. Des restes humains, qui seraient ceux des présumés kamikazes, jonchent les lieux de l'attentat, a constaté un journaliste de l'AFP.

L'attentat visait l'hôtel où Hassan Cheikh Mohamoud vit depuis son élection lundi soir, en attendant d'emménager dans le palais présidentiel, appelé Villa Somalia.

« Il y a eu une explosion près de l'hôtel (...) Le président est indemne, tous ceux qui étaient à l'intérieur de l'hôtel sont indemnes », a déclaré à l'AFP le colonel Ali Houmed.

Les insurgés shebab, qui combattent les autorités somaliennes, se sont dits « responsables de l'attaque contre le soi-disant président » par la voix de leur porte-parole, Ali Mohamoud Rage, joint par l'AFP. « De telles attaques continueront jusqu'à ce que la Somalie soit libérée, » a menacé Ali Mohamoud Rage.

Selon un policier somalien, Ali Mohamed, deux explosions ont frappé le portail d'entrée de l'hôtel. « Il s'agit probablement d'explosions suicides », a-t-il expliqué à l'AFP, précisant que la police était à la recherche de possibles kamikazes dans la zone.

Selon une source au ministère kényan des Affaires étrangères, le président somalien rencontrait le chef de la diplomatie kényane Samson Ongeri au moment de l'explosion.

« Le ministre et les autres responsables kényans sont indemnes. Le président (somalien) et son équipe sont indemnes », a assuré ce responsable ayant requis l'anonymat.

Un photographe de l'AFP qui se trouvait sur place a été interpellé par la police somalienne qui a confisqué son appareil photo, avec lequel il venait de photographier les lieux de l'attentat, a rapporté un autre journaliste de l'AFP présent sur place.

Les islamistes shebab avaient condamné mardi l'élection d'un nouveau président somalien par le Parlement, désigné le mois précédent, comme une opération des « ennemis de la Somalie », et notamment des pays voisins de la Somalie. Ils avaient ajouté qu'« il n'y avait rien de personnel » de leur part contre Hassan Cheikh Mohamoud, un universitaire qui a derrière lui un long passé de conciliation entre factions somaliennes.