Les principaux syndicats nigérians ont achevé leurs pourparlers dimanche soir avec le président Goodluck Jonathan, destinés à mettre un terme à la grève générale qui paralyse le pays le plus peuplé d'Afrique, déclarant qu'ils allaient se prononcer sur une proposition du chef de l'État.

«Nous sommes venus et nous avons écouté le président de la république fédérale sur la question de la fin des subventions sur le carburant et nous allons maintenant analyser la proposition de M. le Président et prendre une décision», a déclaré le chef de la puissante centrale syndicale, le Nigeria Labour Congress, Abdulwahed Omar.

Interrogé sur la question de savoir si la grève générale allait reprendre lundi après une suspension ce week-end pour permettre la tenue de négociations, il a répondu: «Il y a de nombreuses possibilités».

Le médiateur dans ce dossier, le président du Sénat David Mark, avait déclaré dimanche soir que le gouvernement allait annoncer les prochaines étapes pour régler la crise provoquée par la hausse du prix des carburants.

«Vraiment cette nuit, vous allez connaître la décision. Une décision a déjà été prise et c'est celle que la Nation attend», a-t-il dit devant des journalites à Abuja.

Le président Jonathan, qui avait décrété un arrêt des subventions sur les carburants et qui gardait le silence depuis le 9 janvier, devait s'adresser à la nation dimanche soir ou lundi, selon ses collaborateurs, mais cette allocution n'a pas été confirmée officiellement.

Le président Jonathan, qui avait décrété un arrêt des subventions sur les carburants et qui gardait le silence depuis le 9 janvier, devait s'adresser à la nation dimanche soir, selon des collaborateurs, mais cette allocution n'a pas été confirmée officiellement.

Les négociateurs avaient échoué samedi soir à trouver un accord sur le prix des carburants, dont la brutale hausse au 1er janvier a provoqué grèves et manifestations dans un pays déjà en proie à la violence inter-confessionnelle.

Malgré cela, les syndicats n'ont pas claqué la porte et la principale centrale du secteur pétrolier n'a pas mis à exécution sa menace de fermer les puits dès samedi minuit en cas d'échec des pourparlers, dans ce pays qui est le premier producteur d'Afrique de pétrole.

Pas de fermeture des plate-formes pétrolières

Le principal syndicat des employés du pétrole, PENGASSAN, a répété dimanche dans un communiqué qu'il n'envisageait pas dans l'immédiat la fermeture des plate-formes offshore produisant du brut (qui représente 90 % des exportations du Nigeria) afin de laisser un espace aux «négociations».

«La réunion n'est pas dans une impasse, mais nous ne sommes pas parvenus à un compromis», avait déclaré samedi soir à Abuja Abdulwahed Omar, président de la puissante centrale Nigeria Labour Congress (NLC).

Il a alors brandi la menace d'une reprise lundi de la grève générale - entamée le 9 janvier et suspendue durant le week-end pour permettre les négociations - faute d'accord d'ici là.

Mais, interrogé pour savoir si les plate-formes allaient commencer à être fermées, M. Omar a répondu: «Non, nous abordons ce problème de façon graduelle. Nous donnons toujours une chance à la paix».

Dans la crainte d'une reprise lundi de la grève générale, des conducteurs ont attendu au moins quatre heures dimanche pour faire le plein devant des stations-service dans plusieurs quartiers de Lagos, où d'importantes files d'attente s'étaient formées.

Le président Jonathan a décidé l'arrêt de subventions pour financer la modernisation des infrastructures. Mais le doublement du prix de l'essence frappe durement une population dont la majorité vit avec moins de deux dollars par jour.

Depuis lundi dernier, des dizaines de milliers de Nigérians ont cessé le travail et manifesté. Des heurts avec la police ont fait une quinzaine de morts.

Le Nigeria doit également gérer un conflit interconfessionnel, qui connaît un regain d'acuité depuis Noël et des attentats revendiqués par la secte islamiste Boko Haram, avec près d'une centaine de morts depuis cette date.