La police sud-africaine est saisie d'une plainte du porte-parole de la présidence, Mac Maharaj, contre l'hebdomadaire Mail & Guardian qu'il accuse d'atteinte au secret de l'instruction dans le scandale du contrat d'armements le mettant en cause, a-t-elle indiqué mercredi à l'AFP.

«Nous analysons les détails. Nous déciderons après si nous ouvrons une enquête», a déclaré un porte-parole des Hawks, le corps de police d'élite, McIntosh Polela.

Vendredi, le Mail & Guardian a publié un article mettant en cause M. Maharaj dans le scandale du contrat d'armement qui éclabousse le Congrès national au pouvoir (ANC) depuis plusieurs années.

Le porte-parole de la présidence est accusé d'avoir menti durant l'enquête par le journal qui s'est procuré une ancienne déposition de M. Maharaj, qu'il a publiée, mais en la censurant, après avoir été menacé de poursuites.

Les avocats de M. Maharaj ont quand même porté plainte contre l'hebdomadaire et deux de ses journalistes samedi.

Le lendemain, le même Maharaj était mis en cause par un autre hebdomadaire, le Sunday Times, qui a affirmé que cet ancien ministre des Transports aurait reçu 1,2 million de francs français (environ 251 000$) du groupe français Thomson-CSF (devenu Thales) pour une passation de marché à la fin des années 1990.

«Je ne suis pas impliqué dans la corruption, le paiement de pots-de-vin ou toute autre infraction», s'est défendu mardi M. Maharaj devant le club de la presse.

Cet épisode ajoute aux tensions entre la presse et l'ANC au pouvoir, suscitées par le vote mardi d'une loi sur l'information qui rend passible de prison la détention ou la divulgation de documents administratifs classés secrets.

Acculé par un recours devant la Cour constitutionnelle, le président Jacob Zuma a été forcé de nommer une commission d'enquête pour élucider les soupçons de corruption pesant sur le grand contrat d'armement passé par l'Afrique du Sud après la fin de l'apartheid.