Un tribunal égyptien a rejeté mardi l'appel de Hosni Moubarak et de sa famille contre la décision du ministère de la Justice de saisir les avoirs financiers de l'ancien président, contraint à la démission par la rue le 11 février, selon des sources judiciaires.

Cette décision ouvre la voie à une possible enquête criminelle qui pourrait déboucher sur un procès de Moubarak.

Le ministère de la Justice a gelé les avoirs de la famille Moubarak le 20 février et ordonné leur saisie huit jours plus tard. Mardi, le juge Makram Awad a rejeté une requête des avocats de Moubarak demandant plus de temps pour préparer sa défense, et a rejeté son appel, selon des sources judiciaires.

En plus du gel de ses avoirs, les autorités égyptiennes ont interdit au clan Moubarak de quitter le pays. L'ancien raïs et sa famille se trouveraient toujours dans leur maison de Charm el-Cheikh, sur les rives de la mer Rouge.

L'opposition, qui a obtenu le départ de Moubarak après près de 30 années au pouvoir, souhaite qu'une enquête criminelle soit ouverte et qu'un éventuel procès du clan Moubarak ait lieu.

Lors des manifestations anti-Moubarak, des informations ont fait état de plusieurs milliards de dollars amassés par la famille de l'ancien président tout au long de son règne, notamment par le biais de la corruption et de détournements de fonds.

Par ailleurs, des affrontements entre chrétiens et musulmans se sont produits au Caire et ailleurs en Égypte mardi. Des soldats ont tiré des coups de semonce pour séparer les manifestants qui avaient incendié des pneus et vandalisé des voitures. Les chrétiens voulaient dénoncer la persécution dont ils disent faire l'objet de la part de la majorité musulmane.

De plus, des centaines d'Égyptiennes qui réclamaient des droits égaux aux hommes et la fin du harcèlement sexuel ont été confrontées par des hommes qui les ont agressées verbalement et jeté au sol, lors d'une démonstration sur la place Tahrir.