Un comité des Nations unies affirme que des centaines de milliers de personnes sont victimes de viols et d'agressions sexuelles chaque année au Congo, et qu'un fonds international est nécessaire pour compenser les hommes, femmes et enfants qui n'obtiendront autrement jamais justice.

Le directeur adjoint du Conseil des droits de la personne des Nations unies, Kyung-wha Kang, a déclaré jeudi qu'un fonds compensatoire géré par l'ONU n'effacera jamais un crime qui détruit des familles entières, mais qu'il pourrait permettre de combler des besoins de base comme les soins de santé, le logement et l'éducation.

L'ONU affirme que le tiers des viols commis au Congo le sont contre des enfants, et que 13% des victimes sont âgées de moins de 10 ans. Les victimes vont d'un bébé d'un mois à des octogénaires.

Une infime portion de ces crimes sont traduits en justice et les victimes sont fréquemment incapables d'identifier leurs agresseurs. Le Barreau américain, avec l'aide de Washington, aide à organiser des procès au Congo -mais précise qu'aucune femme n'a jamais obtenu la moindre compensation même si des dizaines de verdicts de culpabilité ont été prononcés par un tribunal mobile.

Le ministre congolais de la Justice, Bambi Lessa Luzolo, a ajouté que les victimes ont besoin d'un «sens de la justice» et que le pays a besoin de l'aide de la communauté internationale pour combattre les viols qui sont utilisés comme «une arme de guerre, une arme de destruction massive».

Le mois dernier, le colonel Mutuare Daniel Kibibi a été reconnu coupable de crimes contre l'humanité par un tribunal congolais, la première condamnation du genre prononcée contre un responsable militaire. Il s'agit d'un jugement sans précédent dans un pays où soldats et miliciens sévissent habituellement en toute impunité.