Les pirates qui écument les eaux au large de la Somalie sont toujours plus audacieux et demandent des rançons toujours plus élevées, a souligné mardi un haut responsable de l'ONU.

«Les chiffres sont épouvantables», a indiqué devant le Conseil de sécurité Lynn Pascoe, sous-secrétaire général pour les affaires politiques à l'ONU.

Les pirates ont kidnappé presque 100 victimes en moins d'un mois, a précisé M. Pascoe en faisant état des données de l'Organisation maritime internationale (IMO) arrêtées le 4 novembre. Il y a ainsi, dorénavant, 438 marins et 20 bateaux aux mains des pirates.

«Les pirates prennent de plus grands risques et demandent des rançons plus élevées», a-t-il expliqué.

Il a donné l'exemple d'un navire de guerre espagnol qui a été attaqué il y a quelques jours par des pirates au large de la Somalie. Le patrouilleur Infanta Cristina, a été attaqué par des assaillants qui ont utilisé un cargo japonais, l'Izumi, lui-même volé.

Les pirates avaient placé des otages à bord de l'Izumi, s'en servant comme d'un bouclier humain. L'attaque des pirates a pu être déjouée sans que soit mis en danger la vie de ces otages.

«La piraterie est un danger dont l'ampleur dépasse les efforts de la communauté internationale pour l'endiguer», a expliqué M. Pascoe.

Les forces navales internationales au large des côtes de la Somalie ont cependant déjoué plus d'opérations de piraterie que «jamais auparavant», selon M. Pascoe, qui estime que la lutte contre la piraterie exige une action simultanée sur trois fronts: la dissuasion, la sécurité et l'application de la loi, et le développement.

«La dissuasion exige aussi que ceux qui sont convaincus de piraterie et de vol à main armée fassent l'objet de poursuites», a-t-il indiqué.

Le président en exercice du Conseil de sécurité, l'ambassadeur britannique à l'ONU Mark Lyall Grant a quant à lui déclaré à la presse que «combattre le problème de la piraterie est une priorité du Conseil de sécurité».

«Le Conseil est également tombé d'accord sur le fait que les opérations navales en elles-mêmes ne pourront s'attaquer (seules) à la question de la piraterie, il est également important de s'attaquer aux racines de la piraterie et ces racines du mal sont» dans le pays lui-même, a-t-il dit.

Les pirates somaliens ont accru leur activité cette année au large de leurs côtes, s'emparant de 37 navires pendant les neuf premiers mois de 2010, contre 33 pendant la même période de l'an dernier selon un rapport de l'ONU publié mardi.

Le conseiller spécial du secrétaire général de l'ONU pour les questions juridiques liées à la piraterie somalienne, Jack Lang, doit rendre un rapport sur la question dans les semaines qui viennent.