L'UE a décidé jeudi de suspendre son aide au développement en raison de l'absence de progrès démocratiques depuis l'arrivée au pouvoir controversée à Madagascar d'Andry Rajoelina en mars 2009, une mesure qui n'affecte cependant pas l'action humanitaire européenne dans ce pays.

«L'UE considère que le transfert par la force du pouvoir survenu à Madagascar le 17 mars 2009 constitue une violation flagrante de la démocratie et de l'État de droit», souligne un texte des 27 pays adopté en marge d'une réunion des ministres européens des Affaires intérieures à Luxembourg.

L'UE avait ouvert des «consultations» sur le sujet qu'elle a décidé jeudi de clore, jugeant que la feuille de route pour la transition proposée par les «autorités de fait» à Madagascar, qui prévoit la tenue d'élections le 26 novembre prochain, est «unilatérale» et «inacceptable».

Madagascar est plongée dans une nouvelle crise depuis fin 2008. Elle a conduit à l'éviction en mars 2009 de Marc Ravalomanana, qui vit depuis en exil en Afrique du Sud, et à son remplacement par M. Rajoelina, alors soutenu par l'armée.

Après des accords signés en 2009 à Maputo et Addis Abeba mais restés lettre-morte, une nouvelle tentative de médiation internationale s'est soldée par un échec début mai à Pretoria.

Les mesures décidées jeudi pour effet de suspendre tout appui budgétaire accordé à Madagascar, ainsi que l'affectation de nouveaux moyens financiers au titre du 10e Fonds européen de développement. Elles n'affectent pas en revanche l'aide humanitaire et d'urgence ni certains projets bénéficiant directement à la population.