Au moins 11 civils ont été tués vendredi à Mogadiscio dans des combats opposant insurgés islamistes aux forces gouvernementales soutenues par la force de paix de l'Union africaine (UA) en Somalie, a-t-on appris de source médicale et auprès de témoins.

Les deux camps ont eu recours à l'artillerie lourde dans ces combats qui ont éclaté vendredi, à la fois dans le sud et le nord de la ville.

«Onze civils parmi lesquels des enfants ont été tués dans les affrontements qui ont pris fin cet après-midi. Les ambulances ont collecté 26 blessés», a rapporté à l'AFP Ali Muse, le responsable des services des ambulances de la capitale somalienne.

«Sept d'entre eux ont péri dans le nord de Mogadiscio et quatre autres sont morts à Bakara», le plus grand marché de la ville situé plus au sud, a-t-il précisé.

Un habitant du nord de la ville, Farah Abdulahi Jumale, a rapporté que six membres d'une même famille avaient été fauchés par un obus de mortier.

«Un obus de mortier a frappé une maison dans le quartier de Manbolyon, tuant six membres d'une même famille», a-t-il déclaré.

Un responsable du groupe soufi armé Ahlu Sunna wal Jamaa a indiqué que leurs troupes avaient été engagées dans ces combats aux côtés du gouvernement, ce qui constituerait une première pour ce groupe particulièrement implanté dans la région de Galgudud (centre de la Somalie), où il combat avec efficacité contre les insurgés shebab.

«Nos combattants impliqués dans les combats ont infligé une leçon inoubliable à l'ennemi», a déclaré à l'AFP le porte-parole du groupe, Nur Cheikh Ali.

Plusieurs responsables gouvernementaux contactés par l'AFP ont refusé de confirmer l'implication d'Alhu Sunna wal Jamaa dans les combats.

Ahlu Sunna wal Jamaa, ou «les Compagnons du prophète», a été fondé en 1991 pour protéger l'islam soufi somalien, traditionnellement modéré, de l'influence grandissante du wahhabisme venu du Golfe. Le groupe a pris les armes en 2009 après la destruction par les shebab de plusieurs mausolées de célèbres soufis.