La police sierra-léonaise a lancé vendredi une enquête dans la ville de Bo (sud) sur les circonstances mardi du naufrage d'un bateau ayant fait au moins 37 morts et plus de 200 disparus, selon une source policière, qui a évoqué la «surcharge» du navire.

«Jusqu'à présent, nous pensons que c'est principalement la surcharge du bateau en bois, étant donné le nombre de personnes et de marchandises qui étaient à bord», qui est la cause de l'accident, a déclaré le responsable policier David Sesay au correspondant de l'AFP et à un journaliste local.

«261 passagers avaient été enregistrés, mais cela exclut les enfants parce que normalement ils ne sont pas inclus dans la liste officielle puisqu'ils ne paient pas. C'est pourquoi il y a des contradictions sur le nombre total de passagers mais je suis sûr qu'il y avait plus de 300 personnes à bord» a ajouté M. Sesay, interviewé par liaison radio.

«Il est illégal de surcharger les bateaux et c'est pourquoi il y a des responsables de capitainerie dans les ports qui ont la responsabilité de réguler les mouvements des passagers et des marchandises sur ces bateaux. Et c'est ce que la police examine» a-t-il ajouté.

Selon ce responsable policier, 37 corps de victimes et 38 survivants ont été retrouvés. «Jusqu'à mercredi, nous avions 42 rescapés mais cinq sont décédés» a-t-il annoncé.

Interrogé sur les espoirs de retrouver encore des rescapés, M. Sesay a déclaré: «nous sommes optimistes, nous pouvons encore retrouver des survivants car ces gens sont de bons nageurs».

«Nous patrouillons en mer, mais nous dissuadons les gens (volontaires pour participer aux secours, ndlr) de participer à cette entreprise parce qu'il y a des vents violents et des courants forts» a-t-il ajouté. Au moins 34 personnes sont mortes et plus de 200 portées disparues après le naufrage mardi soir au large de la Sierra Leone d'un bateau qui transportait un grand nombre d'écoliers sierra-léonais de retour de vacances, ont indiqué jeudi des sources officielles et des rescapés. Trente-sept passagers ont survécu à la catastrophe, a indiqué jeudi matin la police. Selon les récits des survivants, le bateau parti de Senghes (sud) à destination de Tombo (périphérie de Freetown) a été pris dans une forte tempête, en pleine saison des pluies, avant de couler «en quelques minutes» dans l'Atlantique.

Un responsable de la ville côtière de Shenge (sud-ouest), Alfred Yanka, a indiqué que le bateau avait été localisé dans la zone de Monkey Island, non loin de Plantain Islands (sud), où il est «enterré profondément parmi des débris».

Un des rescapés, Sarian Kamara, a déclaré à l'AFP par téléphone que l'«accident s'était produit en quelques minutes quand la tempête avait frappé».

«Etant donné la manière dont la tempête a secoué le bateau, ceux qui ont survécu à l'épreuve ont eu de la chance», a souligné un autre rescapé, Alimamy Bangura.

Jeudi, des proches des personnes sauvées dénonçaient avec amertume le fait que les opérations de sauvetage aient été lancées avec un «important retard».

«Quasiment 10 heures se sont écoulées avant que la première mission soit lancée et c'était après que le premier survivant eut annoncé l'accident par téléphone portable, après avoir nagé pendant huit heures en s'agrippant à un conteneur en plastique», a souligné devant des journalistes la mère d'un des enfants disparus, Musu Conteh.

Le ministre de l'Information, Ibrahim Ben Kargbo, a assuré au nom du président Ernest Koroma que «l'armée et la Marine avaient fait tout ce qui était en leur pouvoir pour participer aux efforts mis en oeuvre afin de sauver les passagers».

Selon un responsable au port de Tombo, Samuel Bangura, le bateau «opérait le long des côtes depuis plus de dix ans» et «avait subi des réparations diverses».

«La surcharge pourrait avoir été responsable du désastre, puisque le bateau transportait d'énormes chargements d'huile de palme, des sacs de riz, des lots de noix de cola et d'autres marchandises», a-t-il ajouté.

Ce drame a lieu quasiment sept ans après le naufrage, le 26 septembre 2002, du ferry sénégalais le Joola, qui avait fait 1953 morts et disparus selon les associations des familles des victimes. Le Joola avait sombré un soir de tempête au large de la Gambie. Seules 64 personnes avaient survécu.