Plus de 220 000 habitants de Mogadiscio ont fui les combats qui font rage depuis mai dans la capitale somalienne, dont environ 20000 ces quinze derniers jours, a indiqué mardi le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

«Nous estimons à présent qu'environ 223 000 personnes ont fui Mogadiscio depuis le 7 mai dernier, lorsque les milices des shebab et du Hezb al-Islam ont lancé des attaques conjointes sur plusieurs quartiers de la capitale somalienne. Environ 20 000 se sont enfuies au cours des deux seules dernières semaines», a déclaré mardi à la presse Ron Redmond, porte-parole du HCR.

«Nous sommes très inquiets pour le sort d'un grand nombre de personnes déplacées qui ont trouvé refuge dans les camps improvisés du corridor d'Afgoye, (30 km) au sud-ouest de la capitale, et qui abritent déjà plus de 400 000 déplacés de précédents combats (...) sur une étroite bande de territoire surpeuplée», a ajouté le porte-parole.

«Les combats continuels et l'aggravation de la situation en matière de sécurité entravent la livraison de l'aide humanitaire depuis le port de Mogadiscio pour Afgoye et d'autres régions de la Somalie, ce qui exacerbe l'une des pires crises humanitaires dans le monde», a-t-il déploré.

La situation sécuritaire s'est tellement détériorée dans ce pays en guerre civile depuis 1991 que l'ONU a annoncé lundi cesser temporairement son travail humanitaire dans la ville de Baïdoa, quelques heures après que des rebelles islamistes y eurent pillé les bureaux d'organismes onusiens.

«Le pillage de tout le matériel de communication d'urgence et l'absence de vigiles rend impossible la poursuite de la mission de l'ONU» à Baïdoa, a souligné l'organisation.

Les insurgés islamistes ont lancé début mai une offensive sans précédent, menée par les shebab et la milice Hezb al-Islam du chef islamiste radical cheikh Hassan Dahir Aweys, pour renverser le président somalien Sharif Sheikh Ahmed, un islamiste modéré élu en janvier.