Les autorités d'Afrique du Sud forment quelque 13 000 policiers supplémentaires et envisagent de faire appel à l'armée et à des jeunes chômeurs pour combattre la criminalité galopante, a annoncé le gouvernement jeudi.

Il s'agit de réduire de 10% par an le taux de criminalité, un des plus élevés du monde, conformément aux promesses du nouveau président sud-africain Jacob Zuma, a déclaré le ministre de la police Nathi Mthethwa devant le Parlement.

«L'heure est venue de faire du crime un sujet de préoccupation dans tous les foyers et dans toutes les organisations publiques ou privées», a-t-il dit.

Le gouvernement est déjà en train de former 12 900 nouveaux inspecteurs de police et va utiliser les militaires face à la recrudescence des attaques contre les convoyeurs de fonds, selon M. Mthethwa.

De plus, le ministre veut utiliser de jeunes chômeurs dans cette lutte.

Répondant aux critiques contre ce projet, M. Mthethwa a répliqué «que les jeunes lions ont la capacité de donner des coups aux criminels» et il a reproché aux couches aisées de la population, «barricadées derrière leurs clôtures sécurisées, d'être aveugles à la réalité quotidienne subie par des millions de gens».

Les projets du président Zuma contrastent avec ceux de son prédécesseur Thabo Mbeki, qui a souvent paru minimiser la crise dans un pays violent, où 50 personnes sont assassinées chaque jour et où les viols sont innombrables.

«Nous pensons que le crime et la perception qu'on en a sont un problème si grave (...) que les forces de l'ordre ne réussiront pas tant que les conditions sociales, économiques et culturelles resteront des sources de criminalité», a souligné le ministre de la police.

Il a ainsi déclaré que «des comités de vigilance porteraient ce combat au niveau des rues et des villages» d'Afrique du Sud.