Au moins cinq civils ont été tués et une dizaine blessés dans des combats qui ont opposé samedi à Mogadiscio les forces gouvernementales aux insurgés islamistes tentant de fuir la capitale, ont rapporté des témoins.

Les combats ont éclaté en fin d'après-midi dans deux secteurs de la capitale. «Un de mes voisins et deux autres personnes sont morts», a indiqué par téléphone à l'AFP Asha Olow depuis son domicile dans la capitale. «Les combats continuent aux alentours», a-t-elle ajouté.

Abdurahman Moalaim, un autre habitant de Mogadiscio, dans un quartier du nord a indiqué avoir vu «trois civils, dont une femme, au milieu des tirs».

«Deux des corps n'ont pas pu être retirés de la chaussée car les tirs d'armes lourdes continuaient», a-t-il ajouté.

Dans le sud de la capitale, deux personnes ont été tuées dans l'explosion d'un obus de mortier près d'un café du quartier de Bakara.

«Les corps des deux civils étaient en miettes et une mare de sang s'étalait dans la rue. Nous avons couru pour fuir les tirs de mortier qui tombaient au hasard», a relaté Farah Yusuf un autre témoin.

Ali Musa Mohamed, médecin dans un service d'ambulance, indique avoir pris en charge au moins 13 civils blessés.

Un journaliste de l'AFP avait indiqué dans la matinée avoir entendu des échanges d'artillerie dans un secteur proche du palais présidentiel.

Au moins 31 personnes ont été abattues depuis vendredi, pour la plupart des civils pris entre deux rafales ou dans les explosions d'obus.

Vendredi, les combats avaient fait au moins 31 morts, essentiellement des civils pris dans les échanges de tirs, ou tués par des obus de mortiers, selon des témoins.

Depuis le 7 mai, les insurgés ont lancé une offensive sans précédent, menée par la milice «Hezb al-Islamiya» du chef islamiste radical cheikh Hassan Dahir Aweys, et par les islamistes radicaux des shebab, pour chasser du pouvoir le président, un islamiste modéré élu en janvier à la tête du pays.