Les factions politiques du Zimbabwe sont revenues à la table des négociations, selon l'ensemble des parties, mais ne parviennent même pas à s'entendre sur les progrès enregistrés dans le cadre des discussions, preuve des difficultés à mettre en actes les promesses de coopération.

Le président Robert Mugabe et ses principaux rivaux ont signé en septembre dernier un accord de partage de pouvoir sous l'égide de l'ancien président sud-africain Thabo Mbeki. Depuis, aucune avancée n'a été enregistrée au sujet de l'attribution des postes au sein du cabinet. M. Mbeki a accepté de reprendre le rôle de médiateur. Mais c'est sans lui que les deux parties se sont rencontrées samedi à Harare.

Nelson Chamisa, porte-parole du principal leader de l'opposition Morgan Tsvangirai, a expliqué dimanche que les négociateurs avaient regagné la table des discussions pour trouver ce qu'il a qualifié de «remède», avant de décider d'en appeler éventuellement à nouveau à un médiateur.

George Charamba, porte-parole de Robert Mugabe, a pour sa part souligné que les entretiens samedi entre le chef d'État, Morgan Tsvangirai du Mouvement pour le changement démocratique, et Arthur Mutambara, dirigeant d'une autre formation de l'opposition, n'étaient pas parvenus à s'entendre sur le contrôle du ministère des Affaires intérieures, en charge de la police, et du ministère des Finances, a rapporté le quotidien officiel «Sunday Mail».

D'après le porte-parole du président zimbabwéen, les dirigeants se sont entretenus pendant deux heures à Harare et ont décidé que les discussions sur les deux ministères se tiennent au niveau des négociateurs qui étaient parvenus à l'accord sur le partage du pouvoir, signé le 15 septembre.

M. Chamisa a cependant observé dimanche que des différends demeuraient concernant l'attribution de la totalité des 31 ministères -dont 16 doivent aller à l'opposition et 15 au parti de Mugabe, la ZANU-PF.

Aux termes de l'accord, Robert Mugabe doit rester président et diriger le cabinet tandis que Morgan Tsvangirai doit prendre la tête d'un conseil des ministres chargé de mettre en oeuvre la politique gouvernementale.