Des pirates somaliens ont attaqué quatre navires dans la même journée au large des côtes somaliennes, a indiqué vendredi le Centre antipiraterie du Bureau maritime international (BMI) qui estime que ces agressions atteignent un «niveau critique» dans la zone.

Les navires, qui ont tous finalement pu échapper à leurs assaillants, ont été pris en chasse le mercredi 1er octobre par des agresseurs armés de mitrailleuses et de lance-grenades.

«Il s'agit du nombre parmi les plus élevés d'attaques commises en un seul jour», a déclaré Noel Choong, le directeur du BMI basé à Kuala Lumpur.

«Nous appelons les bateaux à rester en alerte. Le niveau est critique en ce moment», a averti Noel Choong.

La première tentative d'abordage visait un vraquier des Emirats arabes unis avec 28 membres d'équipage. Les pirates ont été mis en fuite par des hélicoptères surveillant la zone..

Moins d'une heure plus tard, un groupe de pirates tentait de prendre le contrôle d'un navire philippin convoyant des produits chimiques. Les agresseurs ont également été mis en fuite par un navire de guerre.

Un tanker italien cible d'une autre agression est parvenu à échapper à ses assaillants.

Enfin, la dernière attaque visait un porte-conteneur taiwanais. Elle a été déjouée par le capitaine du navire qui a repoussé les pirates à l'aide d'un canon à eau.

Selon le BMI, environ 60 bateaux ont été attaqués dans le golfe d'Aden et l'océan Indien depuis janvier 2008 par des pirates venus de Somalie, pays livré au chaos depuis le début d'une guerre civile en 1991.

Des pirates retiennent depuis le 25 septembre près des côtes somaliennes un cargo ukrainien chargé d'armes, le Faina, et trois navires étrangers au moins se dirigent vers cette zone, en plus des bateaux de guerre américains déjà sur place.

Mercredi, dix Etats membres de l'Union européenne se sont dits prêts à participer à une opération militaire aéronavale européenne pour combattre la piraterie au large de la Somalie.

L'Union européenne a créé en septembre une «cellule de coordination» chargée de la protection contre la piraterie au large de la Somalie, en attendant une véritable opération navale qui pourrait durer un an.

Le Conseil de sécurité de l'ONU avait adopté le 2 juin une résolution (1816) permettant l'entrée de navires de guerre pour traquer des pirates dans les eaux somaliennes considérées comme les plus dangereuses du monde.