(Washington) Les États-Unis n’ont pas notifié à l’avance le gouvernement irakien des récentes frappes contre des cibles pro-iraniennes en Irak, a indiqué lundi le département d’État, clarifiant des déclarations de la Maison-Blanche laissant entendre le contraire.

« En ce qui concerne la riposte de vendredi, nous en avons informé le gouvernement irakien immédiatement après que les frappes ont eu lieu », a déclaré à la presse le porte-parole adjoint du département d’État, Vedant Patel.

Il a cependant ajouté que « le gouvernement irakien, comme tous les pays de la région, avait bien compris qu’il y aurait une réponse après la mort de soldats américains ».

Les États-Unis ont mené vendredi des frappes en Syrie et en Irak contre des cibles des forces d’élite iraniennes et des groupes armés pro-Iran, en représailles à une attaque le 28 janvier qui a tué trois soldats américains en Jordanie, près des frontières irakienne et syrienne.

L’Irak comme la Syrie ont condamné ces frappes, Bagdad dénonçant « une violation de la souveraineté irakienne » et remettant une « lettre de protestation » au chargé d’affaires américain dans la capitale irakienne.

Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, John Kirby, avait dit à des journalistes vendredi soir que Washington avait informé les autorités irakiennes « avant » les frappes, provoquant la colère de Bagdad.

« J’ai répondu avec les informations à ma disposition à ce moment-là », s’est défendu lundi M. Kirby.

« Ce n’était pas aussi précis que cela aurait pu l’être, et je regrette toute confusion qui a pu être créée », a-t-il affirmé.

« Cela étant dit, nous n’avons fait aucun mystère – tant auprès de responsables irakiens qu’en public – que nous répondrions aux attaques ayant visé nos troupes. Et, de fait, nous en avons formellement notifié l’Irak, selon la procédure appropriée », a ajouté M. Kirby.

Étant donné le caractère ultrasensible en ce moment des relations entre les États-Unis et l’Irak, Washington avait visiblement à cœur de faire cette clarification assurant n’avoir pas informé Bagdad des opérations militaires à l’avance.

Quelque 2500 soldats américains sont déployés en Irak dans le cadre de la coalition créée en 2014 pour combattre le groupe djihadiste État islamique (EI).

Dans un contexte de fortes tensions régionales attisées par la guerre à Gaza entre Israël et le Hamas palestinien, le premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani a initié avec Washington des discussions sur l’avenir de la coalition en vue d’obtenir un calendrier qui permettrait un retrait progressif.

Depuis la mi-octobre, plus de 165 frappes de drones et tirs de roquettes ont visé des positions américaines en Irak et en Syrie. La plupart ont été revendiquées par une nébuleuse de groupes armés pro-Iran appelée « Résistance islamique en Irak ».