(Washington) Le G7 et le FMI ont réaffirmé mercredi qu’ils soutiendront l’Ukraine « le temps nécessaire » afin de faire face aux conséquences économiques de l’invasion, qui se chiffrent en milliards de dollars, au moment où le pays est la cible d’une nouvelle vague de frappes russes.

« Le G7 va continuer à soutenir l’Ukraine le temps nécessaire et reste profondément engagé à apporter l’aide permettant de répondre aux besoins financiers les plus urgents », ont annoncé les ministres des Finances des sept démocraties les plus développées, dans un communiqué commun.

La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a de son côté annoncé lors d’un échange avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky que l’institution allait travailler à la création d’un forum permanent visant à coordonner l’aide économique.

« Je pense qu’il serait utile que nous créions un système de coordination de l’aide financière qui soit similaire à ce qu’a été créé à Rammstein concernant l’aide militaire », a déclaré M. Zelensky, qui s’exprimait en visioconférence lors d’une réunion interministérielle organisée par le FMI et la Banque mondiale, et regroupant les États soutenant financièrement le pays.

Il a chiffré à 38 milliards de dollars les besoins financiers de l’Ukraine pour limiter son déficit cette année.

« Oui, président Zelensky, nous allons lancer un forum aussi rapidement que possible », a assuré Mme Georgieva, précisant que celui-ci se réunirait régulièrement afin d’adapter l’aide économique à l’Ukraine. Elle a par ailleurs rappelé que les besoins de financement mensuels du gouvernement ukrainien sont compris entre trois et quatre milliards de dollars.

La patronne du FMI a également annoncé qu’une équipe du Fonds « va se réunir immédiatement avec l’équipe ukrainienne afin de déterminer le cadre macroéconomique et ce que cela implique en matière budgétaire ».

Également présente, la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a insisté sur le nécessaire « effort coordonné et unifié du G7, des institutions financières internationales et de l’ensemble des partenaires de l’Ukraine » pour l’aider à remporter la guerre, mais également reconstruire le pays.

Discussions sur le pétrole russe

Début septembre, la Banque mondiale et la Commission européenne avaient évalué à 350 milliards de dollars les besoins de l’Ukraine en matière de reconstruction et de relance économique, une facture qui ne cesse de s’alourdir à mesure que les destructions se poursuivent dans le pays.

Afin de réduire les capacités russes à poursuivre la guerre, le G7 discute également depuis plusieurs semaines de la mise en place d’un plafonnement du prix du pétrole russe, essentiel au financement du budget militaire du Kremlin.

Si le principe est globalement accepté, les États-Unis, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Canada, le Japon et l’Italie continuent de discuter sur les mécanismes nécessaires à la mise en place effective de ce plafonnement.

L’Australie s’est jointe à cette initiative, sur laquelle les États membres de l’Union européenne doivent encore s’entendre une fois le mécanisme arrêté par le G7.

Plus tôt mercredi, le président russe Vladimir Poutine a dénoncé la proposition, qui est soutenue par les États-Unis et l’Union européenne.

« Avec leurs décisions cavalières, certains responsables politiques occidentaux sont en train de détruire l’économie mondiale et représentent en réalité une menace pour le bien-être de milliards de personnes », a déclaré mercredi M. Poutine lors d’un forum consacré à l’énergie à Moscou.

Le Kremlin a prévenu que la Russie ne livrerait plus de pétrole aux pays qui mettraient en place un tel plafonnement.

Les discussions doivent notamment déterminer à quel niveau doit se situer le plafonnement, qui devra se situer au-dessus du coût de production afin que la Russie ait un intérêt à fournir les pays importateurs.