Ambition et émotion : pour comprendre comment fonctionne le cerveau de John McCain, il faut retenir ces deux mots, selon le portrait que lui a consacré le journaliste du Washington Post Robert Kaiser. On y apprend que le prétendant républicain a surmonté la médiocrité de ses études en dévorant plus tard les livres. Il a notamment lu deux fois les six tomes de l'ouvrage d'Edward Gibbons, Histoire du déclin et de la chute de l'empire romain. Mais son livre préféré est le roman d'Ernest Hemingway Pour qui sonne le glas, dont le protagoniste, Robert Jordan, est son idole depuis l'âge de 13 ans.

Dans le roman d'Hemingway, Jordan s'engage dans les Brigades internationales pendant la guerre civile espagnole, tombe amoureux d'une fille appelée Maria et choisit la mort au service d'une cause perdue dans laquelle il croit. Dans son article, Kaiser cite l'ancien sénateur démocrate Gary Hart, qui décrit ainsi l'esprit de son ami de longue date :

«Je pense que son cerveau est viscéral, les sentiments y ayant préséance sur la pensée. Cela ne veut pas dire qu'il est totalement réactif ou sans logique ou sans réflexion; cela veut seulement dire qu'il est un pilote de combat. Il réagit selon les circonstances.»

(Photo AP)