Le blogueur Andrew Sullivan a très bien décrit par quel mécanisme le «Climategate» - la divulgation de courriels privés échangés depuis plus de 13 ans entre les climatologues du CRU et leurs collègues américains et européens - a embrassé la blogosphère «climato-sceptique», dont les principaux acteurs multiplient depuis quelques jours les accusations de fraudes contre les chercheurs de la communauté des sciences du climat. Je cite dans le texte un extrait d'un billet de Sullivan qui s'applique à plusieurs des débats auxquels participent les commentateurs de mon blogue :

The key to these bloggers' mentality is simply to find some tiny thing and focus all attention on that in order to persuade people that the bigger reality is untrue or irrelevant. This is not an argument; it's a technique. It's a technique to persuade people not to examine all the evidence, since the source of the evidence - secular humanist scientists - are evil suspects and against God and in favor of making your gas bill higher.

Le Monde consacre cet article à cette affaire. J'en cite un extrait :

En réalité, sur les quelque 1 073 échanges de courriels rendus publics, seule une expression, sortie de son contexte, peut jeter le trouble. Dans un message de 1999, Phil Jones, directeur du CRU, explique à son interlocuteur avoir utilisé une "astuce" ("trick", en anglais) permettant de "masquer" une divergence, dans certains jeux de données, entre épaisseur des cernes d'arbres et température.

Dans un communiqué, Phil Jones a reconnu l'authenticité du message, expliquant que le terme "astuce" signifiait, "dans un contexte familier", "quelque chose d'intelligent à faire".

(Photo AFP)