Quelques-uns des analystes les plus crédibles sur la réforme du système de santé américain, dont Ben Adler, Karen Tumulty, Ezra Klein et Jonathan Cohn, estiment que les compromis des derniers jours ont eu pour effet d'améliorer le projet de loi du Sénat plutôt que de l'affaiblir.

Reste un fait indéniable : les assureurs privés sont parmi ceux qui se réjouissent le plus ces jours-ci du texte de loi que le Sénat devrait approuver à la veille de Noël. Pour s'en convaincre, il suffit de lire cette chronique de Daniel Lee publiée aujourd'hui dans l'Indianapolis Star. On y apprend que la valeur des actions de l'assureur Well Point, dont le siège se trouve à Indianapolis, a augmenté de 8% au cours de décembre. Cette performance remarquable a coïncidé avec la décision de six cadres de la compagnie, dont le président, Larry Glasscok, de vendre une partie de leurs titres pour 11 millions de dollars.

Plusieurs autres assureurs privés ont également vu la valeur de leurs actions grimper en décembre, dont Cigna (12%), UnitedHealth Group (10%) et Humana (5%). Pendant la même période, l'index S&P 500 a augmenté de 0,7%. Le bond des actions des assureurs privés est lié à la décision du Sénat de renoncer à la création d'un régime d'assurance maladie public qui concurrencerait les assureurs privés. Le texte de loi du Sénat prévoit plutôt la mise en place de plans nationaux gérés par les assureurs privés et négociés par un organisme public, l'Office of Personnel Management, qui offriraient une couverture médicale semblable à celle dont jouissent aujourd'hui les fonctionnaires fédéraux et les élus du Congrès.

On trouve ici les faits saillants du projet de loi du Sénat qui pourrait permettre à 30 millions d'Américains sans assurance maladie d'avoir accès à une couverture maladie à portée de leurs finances.

(Photo Reuters)