Fred Phelps et les membres de son église pourront continuer à manifester et à brandir des slogans odieux lors de funérailles de militaires américains, comme ils l'ont fait en 2006 à l'occasion des obsèques du soldat Lance Matthew Snyder, 20 ans, tué cinq semaines après son arrivée en Irak. Ainsi en a décidé aujourd'hui la Cour suprême des États-Unis, par huit voix contre une. Je cite un extrait de l'arrêt de la plus haute juridiction américaine :

«La parole est puissante. Elle peut pousser les gens à agir, les faire pleurer, de joie ou de tristesse, et leur infliger, comme c'est le cas ici, une grande souffrance. Mais nous ne pouvons répondre à cette souffrance en punissant celui qui s'est exprimé. En tant que nation, nous avons choisi une voie différente, qui est de protéger la liberté d'expression, même quand elle peut blesser, sur les questions de société, pour faire en sorte que nous n'étouffions pas le débat public.»

Les disciples de l'église Westboro du Kansas ont l'habitude de brandir des pancartes sur lesquelles on peut lire des messages comme «Merci mon Dieu pour les soldats morts!» et «Dieu hait les pédés!» lors de funérailles de militaires américains. Ils estiment que Dieu punit les États-Unis en raison de leur tolérance à l'égard de l'homosexualité.

Le juge Samuel Alito est le seul dissident dans cette cause qui découle d'une poursuite pour diffamation et atteinte à la vie privée intentée par le père du soldat Snyder contre Phelps et son église. Un tribunal de première instance avait donné raison au père, qui avait obtenu 11 millions de dollars en dommages.

On trouve ici une copie du jugement de la Cour suprême.

(Photo AP)