Daniel Roy, directeur québécois du Syndicat des Métallos (FTQ), signe aujourd'hui un texte dans La Presse saluant le combat «exemplaire» de ses confrères américains contre la loi du Wisconsin qui dépouille les employés du secteur public de l'État de presque tous leurs droits de négocier une convention collective.

Établissant un lien entre l'effritement de la classe moyenne et la diminution du taux de syndicalisation, Roy s'inquiète d'entendre au Québec les arguments de «la droite républicaine, grassement financée par de riches "mécènes"» contre les syndicats. Je le cite :

Il se trouve des voix aux Québec - dont plusieurs signent d'ailleurs des chroniques dans les journaux de Quebecor ou oeuvrent dans un think tank de droite - pour faire écho aux discours antisyndicaux du gouverneur Walker et de ses acolytes du Tea Party américain. Il s'en trouve pour décrier le mécanisme d'accréditation syndicale, la loi antibriseurs de grève ou encore pour jeter le blâme du déficit budgétaire sur les syndicats du secteur public.

Fort heureusement, le Québec se distingue avantageusement des États-Unis en matière de lois du travail, comme en fait foi le taux de syndicalisation qui oscille autour de 40%, comparativement à 12% aux États-Unis. Le filet social y est meilleur: cela saute aux yeux lorsqu'on sait qu'il peut en coûter plus de 20 000 $ par année par travailleur pour un régime d'assurance santé décent aux États-Unis.

La photo qui coiffe ce billet a été prise au lendemain de la promulgation par le gouverneur du Wisconsin Scott Walker de sa loi antisyndicale. Environ 100 000 personnes se sont rassemblées samedi devant le Capitole de Madison pour protester contre cette mesure et appeler à la destitution de ceux qui l'ont approuvée.

(Photo Reuters)