Les responsables gouvernementaux sont paralysés et dépendants de la compagnie qui gère la catastrophe. Les informations sont inadéquates et souvent contradictoires. Le public s'impatiente... S'il faut se fier à cet article publié aujourd'hui à la une du New York Times, la culture japonaise, où toute vérité n'est pas bonne à dire et où prime la recherche du consensus, contribue au manque de leadership face à la crise nucléaire provoquée par le séisme de la semaine dernière. Je me demande ce qu'écrivaient les journalistes japonais l'an dernier pendant la marée noire du Golfe du Mexique...

Chose certaine, les Américains ont brossé hier un tableau beaucoup plus alarmant que les Japonais de la situation à la centrale nucléaire de Fukushima. Lors d'une audition devant le Congrès, le président de l'Autorité américaine de régulation nucléaire (NRC), Gregory Jaczko, a notamment déclaré que la piscine de stockage du réacteur 4 de la centrale ne contenait plus d'eau, ce que les Japonais ont refusé de confirmer. Il en résulte, selon Jaczko, des niveaux «extrêmement élevés» de radiations.

Les Américains ont également recommandé à leurs ressortissants au Japon l'évacuation d'un périmètre de 80 km autour de la centrale de Fukushima, alors que le gouvernement japonais a fixé à seulement 20 km ce périmètre. Comme on peut le lire dans cet article, les divergences américaines sont «susceptibles d'embarrasser, ou même de mettre en colère les responsables japonais, car elles donnent à penser que ceux-ci ont mal évalué le danger ou minimisé délibérément les risques».

(Photo AFP)