Les démocrates et les républicains se sont entendus sur des coupes de 38 milliards de dollars pour le reste de l'exercice budgétaire 2011, a déclaré Harry Reid ce matin. Dans un discours au Sénat, le sénateur démocrate du Nevada a précisé que le financement de programmes de santé pour les femmes était désormais le seul obstacle à un accord (ces programmes sont offerts en partie par l'organisation Planned Parenthood, qui fournit par ailleurs des services de prévention et d'interruption des grossesses non désirées).

De son côté, le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, a accusé les démocrates de ne pas prendre la lutte au déficit au sérieux lors d'une conférence de presse au terme de laquelle il a refusé de répondre aux questions des journalistes, comme on peut le lire dans ce compte rendu.

Il semble donc de plus en plus probable que les deux camps ne parviendront pas à régler leurs différents avant minuit, ce qui entraînera la mise au chômage technique de 800 000 fonctionnaires et la fermeture des services non essentiels de l'État fédéral. À qui profiterait, sur le plan politique, ce shutdown que plusieurs partisans du Tea Party appellent de leurs voeux depuis plusieurs semaines?

Je lance le débat en citant dans le texte l'opinion du commentateur conservateur David Frum, selon laquelle la plupart des Américains ne feront pas la différence entre l'impasse sur le budget 2011 et le plan d'austérité proposé par le représentant républicain Paul Ryan cette semaine, qui prévoit 5 800 milliards de dollars de réduction des dépenses publiques sur dix ans :

This budget proposal will end in tears, especially if there is a government shutdown tomorrow. The Democrats know that few Americans understand the difference between the 2011 Continuing Resolution and the 2012 budget. The Democrats will pound home the message that Republicans shut down the government so that they can cancel Medicare for everyone under 55, gut Medicaid, and cut taxes for the rich. Ryan is the hero of the party today. Six weeks from now, Republicans will feel about him the way the Confederacy felt about George Pickett six weeks after Gettysburg. Battered and chastened, Republicans will be less resistant to the safe choice demanded by big party donors: i.e., me.

À noter que Frum écrit ces lignes en se mettant dans la peau de Mitt Romney...