Le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, a reporté à 13h cet après-midi un vote qui devait avoir lieu 12 heures plus tôt sur son plan pour régler la crise de la dette. Sa décision fait suite aux progrès réalisés par la Maison-Blanche et le chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, dans leurs négociations pour dénouer l'impasse budgétaire à trois jours du 2 août, la date-butoir après laquelle, selon le Trésor, les États-Unis se retrouveront en défaut de paiement.

Si l'on se fie à cet article du Washington Post, le «compromis» envisagé relèverait le plafond de la dette de 2 400 milliards de dollars en deux étapes. Seule une majorité des deux tiers du Congrès pourrait stopper un second relèvement du plafond de la dette, ce qui épargnerait assurément aux États-Unis de revivre l'impasse actuelle en 2012, en plein coeur de la campagne présidentielle.

Dans la première étape, le «compromis» prévoit des coupes budgétaires de 1 000 milliards de dollars, soit le montant équivalent du premier relèvement du plafond de la dette. Selon le Post, les négociations actuelles portent sur le mécanisme qui imposerait automatiquement les coupes de 1 400 milliards de dollars promises dans la seconde étape du plan si un groupe bipartite du Congrès ne parvenait pas à s'entendre sur les réductions à effectuer (il n'est pas impossible que des nouveaux revenus soient acceptés dans le cadre d'une réforme du code de l'impôt).

Le mot «compromis» est entre guillemets pour refléter le fait que ce plan représenterait l'abandon de plusieurs principes du Parti démocrate, comme on peut le lire dans cet article du New York Times, qui fait état de la grogne de l'électorat progressiste à l'égard de Barack Obama.

Le président n'aura pas seulement cédé au chantage sans précédent des républicains autour d'un relèvement du plafond de la dette habituellement routinier. Il aura également adopté le discours de la droite sur les déficits et abandonné son insistance sur la nécessité d'augmenter les impôts des Américains les plus fortunés dans le cadre d'un accord sur un plan d'austérité.

On reviendra plus tard sur ce que ce «compromis» signifie pour le Parti républicain.