Les deux politiques anti-terroristes les plus controversées de Barack Obama - l'utilisation de drones contre Al-Qaïda au Pakistan ou dans d'autres pays et le maintien de la prison Guantanamo - jouissent d'un large appui dans la population américaine, y compris au sein de l'aile gauche du Parti démocrate, selon un nouveau sondage Washington Post/ABC News.

Pas moins de 53% des démocrates qui se disent progressistes (ou liberals, au sens américain) sont en faveur du maintien de Guantanamo, même si cette prison est devenue le symbole des politiques anti-terroristes de George W. Bush après les attentats du 11 septembre 2001, politiques que plusieurs progressistes ont dénoncées.

Et 77% des démocrates se disant progressistes appuient l'utilisation de drones contre Al-Qaïda au Pakistan ou ailleurs, et ce, même si les frappes de la CIA tuent parfois des civils et enfreignent peut-être les lois américaines et internationales. Le soutien des progressistes à l'usage de drones demeure relativement élevé dans le cas de frappes contre des citoyens américains comme l'imam radical Anouar al-Alauqi, chef de la branche yéménite d'Al-Qaïda.

Ces données ont poussé le blogueur et avocat progressiste Glenn Greenwald à dénoncer l'«hypocrisie répugnante» des progressistes dans ce billet. Sur un ton sarcastique, Greenwald écrit que le Parti démocrate devrait présenter ses «excuses sincères» à Bush, Dick Cheney et cie pour avoir adopté des politiques auxquelles ses chefs de file et ses membres se sont jadis opposés.

On peut évidemment se demander jusqu'à quel point le maintien de Guantanamo est une «politique» d'Obama plutôt qu'un échec dont il a dû s'accommoder. Mais le fait demeure que cette politique est aujourd'hui populaire auprès des progressistes américains.