Cinquante-six secondes : c'est le temps qu'a duré cet après-midi une conférence de presse convoquée par John Boehner à Washington. Le président de la Chambre des représentants a eu le temps de faire cette déclaration :

«Demain, la Chambre adoptera un texte de loi qui pérennisera un allègement fiscal pour presque tous les Américains - 99,81% du peuple américain. Le président aura alors une décision à prendre. Il peut appeler les démocrates du Sénat à adopter le projet de loi ou il peut être responsable de la plus forte augmentation d'impôts de l'histoire américaine.»

Traduction : Boehner propose de reconduire les réductions d'impôts de l'ère Bush pour tous les Américains, sauf ceux qui font plus de 1 million de dollars par année. La proposition a déjà été rejetée par Barack Obama, qui a offert lundi un compromis aux républicains en faisant notamment passer de 250 000$ à 400 000$ le seuil d'augmentation des impôts pour les couples mariés.

La proposition de John Boehner illustre peut-être son incapacité à faire accepter aux républicains de la Chambre le compromis du président, qui a été accueilli comme une trahison par certains tenants de la gauche démocrate, dont Markos Moulitsas, le fondateur de Daily Kos.

S'il n'avait pas mis fin aussi rapidement à son point de presse, le républicain d'Ohio aurait sans doute pu modifier un peu les paroles attribuées jadis à feu Camil Samson (RIP) : «Les États-Unis sont au bord du préchipiche, et les républicains vont leur faire faire un pas en avant!»

Obama et les républicains ont encore 13 jours pour éviter le précipice fiscal, mais une entente paraît plus incertaine que jamais.